Page 89 - monseigneur

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de SDn sang pour le salut du monde, et pour le mien
en particulier. Je me sacrifie entièrement pour la
même cause. Tu ne te fais pas d'idée de mon bon-
heur; moi, en quelques jours, être Oblat de Marie
Imms.culée, n'ai-je pas lieu d'être fier de mon titre f
Malgré cela, je t'avoue que je suis assez ef·
frayé j je dois prendre sur moi de terribles obliga-
tions, le nom d'Oblat que je porterai dit assez à
quoi je m'oblige. Que signifie ce mot en effet, sinon
victime et victime non d'un moment, mais toute ma
vie. C'est bien ce que signifie aussi la croix de mis-
sionnaire que l'on me suspendra au cou ce jour-là.
Tout cela me crie bien haut: la vie d'Obfat, la vie
de missionnaire est une vie de croix, d'immolation
continuelle. Depuis un an, je ne fais autre chose que
me préparer à mon oblation; mais la manière dont
j'ai profité des grâces abondantes dont j'ai été à
même, m'éponvante un peu; peut-être sera-ce la cause
que j'en recevrai moins le jour de ma profession.
Min de réparer cet abus, je ferai une retraite avant
de faire mes vœux. J'espère la commencer le jour
de saint Étienne. Je la mettrai sous sa protection.
S'il daignait seulementm'obtenir de verser mon sang
pour la même cause que lui! Jusqu'Ù, présent les
martyrs manquent encore dans notre Congrégation;
mais l'espoir d'en avoir ne manque pas. Si comme
saint Étienne, je pouvais avoir le bonheur de com-
mencer, quel bonheur pour moi 1quel bonheur pour
toi, mon cher fière, car tu ne pourrais pas ne point
le partager.
Si, comme on nous l'enseigne, et comme je le
, crois, la profession religieuse est un nouveau bap-
tême, j'espère que le bon Dieu ne pourra rien me