Page 158 - monseigneur
P. 158
!
1
158 MONSEIGNEUR GllÂNDIN VOUS P.dRLE . ..
des peines. Hélas 1 Je me trouve maintenant dans
un milieu que j'avais la simplicité autrefois de sup-
poser heureux parce qu'il est riche. Le bon Dieu, qui
sait combien il est difficile aux riches de gagner le
ciel, proportionne leurs peines à leurs richesses, ou
plutôt ils sont surtout riches en peines. Que je plains
ceux d'entre eux qui n'ont pas la foi, mieux vaut
nos sauvages chrétiens; ils n'ont pas toujours de
quoi satisfaire leur appétit, mais ils espèrent une
vie meilleure, ce qui rend leur cœur fort. Bon nom-
bre de riches ont aussi cette sainte espérance et vous
êtes de ce nombre privilégié. Chère cousine, un
quart d 'heure passé au pied du crucifix peut vous \
rendre bien des peines supportables et même aima- ~
bles. Et la sainte corpmunion donc, cette bonne méde- •
cine qui rend le cœur fort, voilà des remèdes qui ne
font jamais défaut. Mais si on veut se consoler au-
près des amis, qu'ils soient nos parents, nos proté-
gés, qu'ils soient missionnaires, évêques et tout c'e
que vous voudrez, ils ne vaudront pas le crucifix, ni
la sainte communion, parce qu'ils sont des hommes,
qu'ils ne peuvent être tout à nous; ils sont un peu à
eux et à leurs œuvres; ils sont hommes et comme tels
imparfaits, inconstants. Appuyons-nous donc sur
Dieu, .sur sa croix, sur le brlUl de sa Mère; ayons
recours à la bonne médecine qui rend le cœur fort.
Adieu chère cousine. oui soyons à Dieu, tout à
lui, et nous serons heureux.
•