Page 197 - monseigneur
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ce dans le journal, on disait beaucoup de bien du tonique
                                 Lydia Pinkham. Comme je me sentais fatiguée (ou mon nom-
                                 bre d'enfants n'était pas complet !), je me suis procuré ce toni-
                                 que. Nous n'avions pas l'assurance-maladie; aussi, nous
                                 n'allions pas faire de visites trop souvent au médecin! Le toni-
                                 que a été merveilleux! J'ai commencé une grossesse! J'avais
                                 eu cinq ans de congé! Ça ne m'a pas trop déçue, et Upton
                                 aimait les enfants; ça nous a donc plutôt réjouis! Madeleine
                                 avait douze ans et Jeannine était d'âge à commencer son
                                 cours. Nous étions prêts à faire une nouvelle expérience !

                                    J'ai donc commencé une nouvelle famille! Ma «Lydia
                                 Pinkham »(Andrée) est née le 18 mars 1926. Elle était rose et
                                 grasse et pesait au-dessus de 10 livres (4,5 kg) : une belle fille.
                                 Nous étions bien heureux. J'ai nourri Andrée pendant huit
                                 mois, un record! Elle était sage, nous J'avions baptisée «le
                                 bon monde ». C'est le premier enfant que j'ai réussi à nour-
                                 rir au sein. J'avais essayé pour les autres, mais ça n'avait pas
                                 réussi. Ce n'était pas un problème. Les mères qui étaient
                                 capables le faisaient et les autres se débrouillaient bien avec le
                                 lait des vaches.

                                    En 1928, mon frère Séraphin a vendu sa fromagerie au
                                 Petit Chenail, pour venir travaiIJer en ville dans les laiteries.
                                 Ils sont arrivés en mars et sont demeurés avec nous jusqu'au
                                 début de mai. Quatre personnes de plus, la maison était
                                 pleine. J'attendais un autre bébé (Monique) en juin. Ma
                                 belle-soeur m'a aidée pour le ménage du printemps. Ç'a été
                                 bien gentil de sa part! Charlotte, ma nièce, a été marraine,
                                 avec Gustave comme parrain. En mai, ils avaient un loyer sur
                                 notre rue et ils se sont acheté une maison l'année suivante, je
                                 pense.
                                    En 1929, il y a eu du chômage, et ça n'a pas toujours été
                                 drôle pour ceux qui manquaient d'ouvrage. Nous qui dépen-
                                 dions du gouvernement. .. ça ne nous a pas affectés. Aux


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