Page 199 - monseigneur
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États-Unis aussi, l'ouvrage se faisait rare. Le frère de mon
mari, Ernest, le plus jeune (pas marié), a décidé de venir à
Montréal. Pas d'ouvrage ici non plus; mon mari est allé le
chercher dans le bas de la ville et l'a amené passer ce temps-
là chez nous. Il est retourné aux États une fois la crise passée.
Mon frère Séraphin, qui chômait aussi, venait jouer aux
dames avec Ernest (Tit-Nest). Il fallait bien s'aider! À ce
moment-là aussi, mon frère Gabriel allait au séminaire et
était assez âgé pour aider sur la ferme pendant les vacances; il
restait au Petit Chenai!. Ma mère venait donc passer quel-
ques semaines avec nous en été. Elle aimait bien, entre autres
choses, venir magasiner sur la rue Saint-Hubert, chez
Corbeil. C'est alors aussi que ma tante Élise est venue passer
huit jours en ville, chez les Drouin et chez nous. Je vais vous
raconter comment elle est décédée, en avril 1924, sans avoir
pris le lit. Elle commençait à se sentir fatiguée. Le médecin
de Saint-François n'était pas à son goût. Ils ont décidé de
faire venir celui d'un village voisin, qui passait pour un as...
Ma tante était assise avec deux voisines et le médecin est
arrivé. Il lui a fait une piqûre sans s'informer de ce qu'elle
avait pris avant! Elle est décédée sur le coup... Une voisine a
fait la réflexion suivante: «II l'a tuée! » Le docteur était
blanc comme un drap, mais la chose était faite. Nous sommes
allés au service. Par la suite, mon oncle Napoléon a continué
à faire marcher son club avec les personnes qu'il pouvait
trouver. L'hiver, il venait passer une couple de mois chez nous,
à Montréal, avec son chien. Un peu plus tard, il a subi la
perte de son club, qui est parti avec l'eau haute du printemps.
Ce n'était plus rentable, mais tout de même, une perte assez
importante pour lui. Il est revenu vivre au Petit Chenail avec
sa soeur. Celle-ci s'est fait faire une donation et il a fini ses
jours avec elle. Elle ne nous a pas annoncé qu'il se mourait, ni
sa mort. Nous avons appris son décès par une lettre de ma
belle-soeur. Cette nouvelle nous parvenait le jour même de
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