Page 158 - monseigneur
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Mon mari a loué une chambre chez la famille Beaumier : des cultivateurs à l'aise
du village de Warwick, qui avaient une belle grande maison. Les Beaumier ont lou-
jours été de grands amis. Je corresponds encore avec les deux plus jeunes de celte
famille, c'est bien agréable.
le lendemain, j'étais rendue à destination. Upton est venu me
chercher à la gare.
La famille Heaumier, qui m'a reçue, était des plus chaleu-
reuse: M. et Mme, lui s'appelait Rézaine, deux filles de l'âge
de mon mari, 27 et 25 ans, deux jeunes garçons, 12 et 10 ans,
et deux petites filles de 7 et 5 ans, puis une autre, plus jeune,
Jeannette.
L'été 1911 a été très chaud. Je l'ai passé sur la galerie qui
faisait le tour de la maison, et dans ma chambre. Les filles sor-
taient peu; la maison était grande à entretenir et il y avait les
vaches à traire; elles faisaient l'ouvrage d'habitant. Mme
Heaumier était jolie et gaie. Elle s'était mariée à 16 ans. Elle
avait demeuré avec sa belle-mère et celle-ci lui avait inculqué
pas mal de scrupules! Les filles étaient bien gentilles, mais
n'avaient pas d'amis. J'ai été intime avec elles, quand j'ai eu
un logement, une couple d'années après. En cet été 1911, j'ai
brodé, j'ai été des secousses (périodes) où j'allais à la messe
le matin, j'ai pris des leçons de piano: j'aimais la musique.
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