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L'équipage de luxe des Beaumier en 1910. Le vieux à la belle barbe blanche, c'est
le père Boulin, le père de Mme Beaumier. Ceux-ci habitaient à quelques mai-
sons de la nôtre.
Durant ce temps, nous avons eu des élections, où Laurier
s'est fait battre. M. Beaumier, qui était libéral, et sa soeur,
Anne Boutin, qui demeurait le voisin, en pleuraient presque.
Upton avait adopté la politique de Bourassa (Henri). Nous
étions abonnés au Devoir, qui a débuté en 1910. Alors, nous
n'échangions pas d'idées avec notre entourage, qui avait un
culte pour Laurier, député d'Arthabaska. Et puis, ce qui a été
important pour moi à cette époque, j'ai appris à faire
l'amour!
En novembre, les fromageries fermaient; nous sommes
retournés hiverner au Petit Chenail, chez l'oncle Napoléon.
Cet été-là aussi, nous avons été obligés de nous faire vacci-
ner, je ne me rappelle plus pourquoi. Au mois d'octobre, ma
soeur Stéphanie s'était mariée avec un garçon d'Yamaska, Jos
Pelissier. Ses parents étaient cultivateurs et avaient d'autres
garçons. Mais ils étaient allés aux Ëtats eux aussi, et mon
futur beau-frère est revenu à Yamaska plus tard. Je ne sais
comment ils se sont connus! Il était un peu plus âgé que ma
soeur, qui avait 25 ans. Il était grand comme elle! Comme
femme d'habitant, il n'aurait pu trouver mieux! Ils ont hérité
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