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LE
CHA\u00ceNON
AUTOMNE
2022
nationale
issue
de
l
ATLFO
s
appellera
la
Soci\u00e9t\u00e9
des
traducteurs
et
interpr\u00e8tes
du
Canada
(STIC)
La
STIC
aura
comme
vocation
de
regrouper
les
traducteurs
et
les
interpr\u00e8tes
de
partout
au
pays
afin
de
d\u00e9fendre
leurs
int\u00e9r\u00eats
tant
sur
le
plan
national
que
sur
le
plan
international
De
plus
elle
travaillera
\u00e0
am\u00e9liorer
la
qualit\u00e9
de
la
traduction
et
de
l
interpr\u00e9tation
au
Canada
et
d
une
fa\u00e7on
g\u00e9n\u00e9rale
favorisera
l
\u00e9tude
compar\u00e9e
des
deux
langues
officielles
du
pays19
Si
le
grain
ne
meurt
\u2026
Ces
mots
des
\u00c9critures
d\u00e9crivent
bien
la
situation
de
l
ATLFO
\u00c0
la
fin
du
mois
de
 janvier
1956
la
STIC
est
officiellement
lanc\u00e9e
Peu
apr\u00e8s
elle
obtient
ses
lettres
patentes
du
gouvernement
f\u00e9d\u00e9ral
\u00c9mile
Boucher
(1908-1973)
pr\u00e9sident
de
l
ATLFO
qui
est
aussi
pr\u00e9sident
\u00e0
titre
int\u00e9rimaire
de
la
STIC
est
confirm\u00e9
dans
ce
poste
en
 janvier
suivant
Apr\u00e8s
avoir
mis
au
monde
la
STIC
l
ATLFO
voit
les
membres
de
son
bureau
d\u00e9serter
ses
rangs
Louis
Charbonneau
est
\u00e9lu
pr\u00e9sident
d
une
\u00e9quipe
compl\u00e8tement
renouvel\u00e9e
Quelle
est
la
place
de
l
ATLFO
maintenant
Ephrem
Boudreau
(1905-1997)
et
Leroy
Poulin
(1904-1988)
se
demandent
si
deux
soci\u00e9t\u00e9s
aux
objectifs
si
semblables
peuvent
survivre
longtemps
sans
que
l
une
ne
rende
l
autre
obsol\u00e8te20
Ils
ont
raison
de
s
inqui\u00e9ter
L\u2019
ATLFO
devient
la
Soci\u00e9t\u00e9
des
traducteurs
et
interpr\u00e8tes
d
Ottawa
(STIO)
puis
demande
son
adh\u00e9sion
\u00e0
la
STIC
Pour
faire
prosp\u00e9rer
une
revue
savante
d
envergure
nationale
en
traduction
le
 Journal
des
traducteurs
elle
accepte
d
abandonner
la
publication
de
son
excellent
Bulletin
Ses
collaborateurs
vont
d
ailleurs
publier
de
nombreux
textes
dans
le
 Journal
En
1959
la
STIO
est
\u00e0
la
d\u00e9rive
 Jean-Marc
Poliquin
(1924-1982)
et
quelques
coll\u00e8gues
forment
un
\u00ab
comit\u00e9
de
salut
public
\u00bb
pour
\u00e9viter
le
naufrage
\u00c0
la
fin
de
l
ann\u00e9e
1959
la
STIO
change
son
nom
et
devient
l
Association
des
traducteurs
et
interpr\u00e8tes
d
Ottawa
(ATIO)
Emp\u00eatr\u00e9e
dans
les
questions
oiseuses
d
organisation
l
ATIO
stagne
piteusement
En
1961
l
ATIO
accepte
d
\u00e9tendre
son
action
\u00e0
toute
la
province
de
l
Ontario
et
prend
le
nom
d
Association
des
traducteurs
et
interpr\u00e8tes
de
l
Ontario
une
d\u00e9cision
19
\u00ab\u00a0Traducteurs
et
interpr\u00e8tes
se
grouperaient
en
soci\u00e9t\u00e9\u00a0\u00bb
Le
Droit,
29\u00a0d\u00e9cembre
1955
p
3
20
\u00ab\u00a0Orientation
de
nos
soci\u00e9t\u00e9s
de
traducteurs
et
interpr\u00e8tes\u00a0\u00bb
 Journal
des
traducteurs
vol
3
no
1
1958
p
52
qui
sera
ratifi\u00e9e
l
ann\u00e9e
suivante
par
les
autorit\u00e9s
provinciales
\u00e0
Toronto21
En
 juin
l
ATIO
avait
tenu
une
r\u00e9union
d
orientation
au
cours
de
laquelle
elle
reconnaissait
c\u00e9der
\u00e0
la
STIC
la
r\u00e9gie
de
la
profession
mais
conservait
son
r\u00f4le
de
d\u00e9fense
des
int\u00e9r\u00eats
professionnels
de
tous
les
traducteurs
De
plus
elle
se
d\u00e9gageait
enti\u00e8rement
du
\u00ab
fonctionnarisme
f\u00e9d\u00e9ral22
\u00bb
ce
qui
en
fin
de
compte
marquait
la
rupture
d\u00e9finitive
avec
l
esprit
de
l
ATLFO
Conclusion
Les
ann\u00e9es
1950
auront
\u00e9t\u00e9
l
\u00e2ge
d
or
de
l
ATLFO
qui
aura
connu
ses
r\u00e9alisations
les
plus
brillantes
Or,
l
arbre
de
ces
succ\u00e8s
cachait
la
for\u00eat
du
nouveau
contexte
en
traduction
L\u2019
ATLFO
\u00e9tait
trop
pr\u00e8s
du
Bureau
des
traductions
pour
ne
pas
\u00eatre
touch\u00e9e
par
les
d\u00e9cisions
qui
s
y
prenaient
L\u2019
ATLFO
s
\u00e9tait
taill\u00e9
un
r\u00f4le
dans
le
domaine
parce
que
des
acteurs
plus
importants
ne
le
 jouaient
pas
D\u00e8s
lors
qu
ils
d\u00e9cidaient
d
entrer
en
sc\u00e8ne
l
ATLFO
ne
pouvait
que
retraiter
Ses
initiatives
toutes
brillantes
et
pertinentes
qu
elles
aient
\u00e9t\u00e9
\u00e9taient
dans
le
droit
fil
de
ce
r\u00f4le
mais
\u00e9taient-elles
de
son
ressort
Repr\u00e9senter
la
profession
la
faire
rayonner
\u00e0
l
\u00e9tranger,
peut-\u00eatre
mais
s
imposer
en
d\u00e9fenseur
de
la
langue
fran\u00e7aise
dans
l
administration
le
c\u0153ur
de
son
action
relevait
en
r\u00e9alit\u00e9
des
pouvoirs
publics
Quoique
l
ATLFO
et
ses
membres
aient
exerc\u00e9
une
action
opportune
et
b\u00e9n\u00e9fique
au
profit
de
la
traduction
au
Canada
le
Bureau
des
traductions
vu
son
d\u00e9veloppement
en
faisait
un
chantre
de
second
lutrin
dans
le
domaine
Par
ailleurs
l
ATLFO
avec
ses
modestes
moyens
pouvait-elle
tenir
longtemps
ses
engagements
Louis\u0002
Philippe
Gagnon
(1897-1967)
ancien
pr\u00e9sident
de
l
Association
disait
 justement
lors
d
une
entrevue
de
s\u00e9lection
qu
il
\u00e9tait
sans
doute
t\u00e9m\u00e9raire
de
vouloir
faire
un
centre
de
lexicologie
en
ne
comptant
que
sur
des
b\u00e9n\u00e9voles23
Cela
relevait
bien
plus
d
un
organe
permanent
muni
d
un
mandat
en
r\u00e8gle
Effectivement
le
Bureau
des
traductions
pouvait
faire
vivre
plus
avantageusement
le
centre
de
lexicologie
en
le
prenant
sous
son
aile
Toutefois
l
ATLFO
perdait
ses
missions
essentielles
et
du
coup
sa
notori\u00e9t\u00e9
et
sa
pr\u00e9sence
sur
la
place
publique
Elle
ne
conservait
que
la
d\u00e9fense
des
int\u00e9r\u00eats
des
traducteurs
ce
\u00e0
quoi
elle
s
emploiera
dor\u00e9navant
dans
une
nouvelle
livr\u00e9e
21
The
Ontario
Gazette
vol
XCV,
no
43
27
octobre
1962
p
1337
22
\u00ab\u00a0Les
traducteurs
et
interpr\u00e8tes
veulent
prot\u00e9ger
leur
profession\u00a0\u00bb
Le\u00a0Droit,
20
 juin
1962
p
14
23
\u00ab\u00a0Fonds
Louis-Philippe
Gagnon\u00a0\u00bb
Soci\u00e9t\u00e9
historique
de
Saint-Boniface,
0019/185/02
NOTRE
COMMUNAUT\u00c9
NOS
INSTITUTIONS

                                
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