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NOTRE COMMUNAUTÉ, NOS INSTITUTIONS
Quand l’ATIO
s’appelait l’ATLFO
(1920-1926)
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Lorsque l’Association technologique de langue française d’Ottawa (ATLFO)
Alain Otis a vu le jour, la place de la traduction et du français dans l’administration
fédérale était beaucoup moins assurée que maintenant. Cette association de
traducteurs s’est donné le mandat d’améliorer le français des publications
Alain Otis, diplômé en
traduction (Laval, 1976), gouvernementales et de promouvoir la profession dans la fonction publique.
membre agréé de l’ATI0
(1978), a été traducteur
au Bureau des traductions La fondation
(1976-2006) et enseignant Le 10 novembre 1920, une quarantaine de traducteurs et de fonctionnaires
à l’Université de Moncton ayant à cœur la défense de la langue française dans l’administration
(2002-2019).
fédérale sont réunis à la bibliothèque Carnegie d’Ottawa, à l’initiative
de Louis d’Ornano, traducteur en chef au ministère de la Marine et des
Pêcheries. Dans quel but? Créer un organisme qui aurait pour mission
d’uniformiser la langue des textes officiels, d’organiser des séances
d’études, de favoriser l’entraide professionnelle et de relancer l’art de la
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causerie .
Le soir même, l’Association élit son premier bureau de direction que
préside Arthur Beauchesne, alors greffier adjoint de la Chambre des
communes. Elle reçoit ses lettres patentes des autorités provinciales de
l’Ontario le 2 mars 1921. L’une de ses premières tâches consiste à former
des sections pour mener ses études philologiques; chacune d’elles est
chargée d’un domaine d’activité particulier et prépare à tour de rôle la
Logo ATLFO. Collection personnelle. matière des discussions devant avoir lieu lors des réunions. Véritables
séances de perfectionnement pour les traducteurs,
les causeries reprennent régulièrement.
Cette formule facilite les échanges entre
traducteurs et permet de résoudre mille et une
difficultés de langue et de traduction qui hérissent
le travail quotidien des traducteurs. Un habitué
décrit ainsi l’esprit qui régnait à ces réunions :
« […] vous avez les membres qui viennent faire
profiter leurs collègues de leur expérience,
de leurs lumières et de leurs recherches. […]
vous avez ceux qui viennent ici se renseigner,
s’instruire en soumettant leurs difficultés et
les petites misères du métier. L’effort dans les
Arthur Beauchesne. Source : Bibliothèque et 1 Aujourd’hui l’Association des traducteurs et interprètes de l’Ontario (ATIO).
archives du Canada, photo PA-139685.
2 « L’Association technologique gallophone », Le Droit, 11 novembre 1920, p. 4.
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