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LÉGENDES VIVANTES
vouloir protéger leurs revenus .
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Certaines personnes auraient-
elles oublié qu’il fallait à tout
prix protéger les fillettes de
l’exploitation commerciale?
Néanmoins, rappelons-nous que
nous sommes au beau milieu de
la Grande Dépression. On tente de
trouver de l’argent où l’on peut. La
fin justifie les moyens.
Bien qu’Oliva ait été nommé
au conseil de cette seconde
tutelle, il a refusé longtemps d’y
participer parce qu’il ne se sentait
pas suffisamment écouté. En
conséquence, il a souvent retenu
les services d’un avocat pour faire
valoir ses droits. La maman, quant
à elle, est ignorée. Elle confiera à
madame Arcade Blais, présidente
de la section de Sturgeon Falls
Les jumelles Cécile, Émilie, Marie, Annette et Yvonne Dionne font leur rentrée à l’école de la de la FFCF, qu’elle se sentait
Pouponnière Dionne sous le regard de leur enseignante, Gaëtane Vézina, Callander (Ontario),
septembre 1940. Source : King Features Syndicate. Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Gaëtane impuissante dans l’éducation de
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Vézina, (P268-Ph213-76). ses filles .
Intérêt international
Pendant une dizaine d’années,
ce sont trois millions de visiteurs
qui ont aperçu les cinq fillettes
quelques minutes derrière un
grillage . Corbeil bouillonnait
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de vie. Son économie battait au
rythme des caisses enregistreuses.
Une croissance économique
contrait les effets désastreux de
la Grande Dépression dans cette
région. Pour le gouvernement de
Publicité de Quaker Oats [Les Quintuplées Dionne]. Source : Bibliothèque et Archives Canada/Morris l’Ontario, cet attrait touristique
Norman collection/e010757030 se traduisait par des revenus de
25 millions de dollars chaque
année . Il ne se passait pas une
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Seconde tutelle – 1935 semaine sans que les journaux
ne publient des photos des
Un an plus tard, alors que la tutelle établie en 1934 pour deux ans cinq fillettes. Elles étaient devenues
n’avait pas encore pris fin, le gouvernement de l’Ontario a décidé de la des vedettes et paraissaient au
remplacer par une tutelle de 17 ans, qui prendrait fin lorsque les jumelles cinéma, dans de longs et de courts
auraient atteint l’âge de 18 ans. Si la première tutelle établie en 1934 métrages, dans des émissions
visait à protéger les jumelles Dionne des microbes et de l’exploitation,
celle de 1935 visait plutôt à définir un encadrement légal pour l’activité 25 Ibid., p. 123.
publicitaire qui avait commencé à se développer dès 1934. On prétendait 26 Lucie Brunet, op. cit., p. 238.
27 Jean-Yves Soucy, op. cit., p. 15.
28 Ibid., p. 35.
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