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LES TRÉSORS DU CRCCF
surtout par manque de temps. Ainsi, vers la fin de sa
carrière, le 13 mars 1941, dans une lettre adressée à son
frère, il se juge très sévèrement : « […] Je me propose
toujours d’écrire aux Chanoinesses, et je ne trouve
jamais le temps. C’est bien malheureux pour elles, car
elles désirent beaucoup que je leur écrive. Elles ne se
découragent pas, et m’écrivent toujours. Elles doivent
me trouver bien méchant de ne point leur répondre.
Cela va me mériter du purgatoire » (P294/1/3).
Manuscrites, les lettres témoignent du soin particulier
et de la minutie avec lesquels elles sont rédigées;
cela reflète tout l’amour qu’il ressent envers les
destinataires, et peut-être aussi l’ennui qui le frappe
d’être si loin d’eux.
Vers une institutionnalisation de l’Église
À la fin du XIX siècle, si les missionnaires travaillent
e
souvent seuls et avec bien peu de ressources,
l’édification de paroisses sur le territoire va
rapidement leur apporter du support. De nouvelles
paroisses commencent d’abord à être établies à
Bytown (Ottawa), puis un peu partout en Ontario.
Ce sont les Oblats qui s’y installent dès 1844 pour
organiser une Église, instaurer des paroisses et attirer
des prêtres. Majoritairement français d’origine,
ils implantent toutefois un diocèse bilingue, pour Le curé Joseph-Alfred Myrand du haut de la chaire lors du 50 anniversaire
e
combler les besoins de la population catholique de de la paroisse Sainte-Anne d’Ottawa, en 1923. Source : CRCCF, Fonds
la région, composée à la fois de Canadiens français Paroisse Sainte-Anne d’Ottawa, C72- Ph131-52.
et d’Irlandais. Si des prêtres officient à Bytown
dès 1827, c’est surtout à partir de 1847, lorsqu’un presbytère sera d’ailleurs considéré comme un « haut-
diocèse est érigé, que l’Église catholique s’enracine lieu de la résistance franco-ontarienne » à la suite du
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dans la région. Sous l’impulsion du premier évêque, Règlement XVII, surtout entre 1914 et 1927 .
M Joseph-Bruno Guigues, un oblat montréalais, le Conservé au CRCCF depuis 1981, le fonds témoigne
gr
diocèse accueille plusieurs communautés religieuses d’une bonne partie des activités de la paroisse,
francophones, comme les Sœurs Grises de la Croix, notamment à travers les livres de prône, les actes de
plus connues sous le nom des Sœurs de la Charité baptêmes et de sépultures, les cahiers de recensements,
(1845), et les Frères des écoles chrétiennes (1864). les cahiers des bancs, la correspondance, les discours
Ainsi, le nombre de paroisses se multiplie : paroisse et les documents relatifs à diverses congrégations,
Saint-Patrick (1852), paroisse Saint-Joseph (1856), sociétés ou œuvres de la paroisse. Le fonds contient
paroisse Saint-Jean-Baptiste (1872) et paroisse Sainte- aussi de magnifiques photographies du clergé, de
Anne (1872). l’église, des écoles, des activités, des cérémonies et des
Située dans le secteur est de la Basse-Ville d’Ottawa, assemblées d’organismes paroissiaux, ainsi que des
l’église de cette paroisse est construite entre le 4 mai festivités du centenaire de la paroisse Sainte-Anne.
et le 30 novembre 1873. Les Sœurs de la Charité
prennent en charge l’école Sainte-Anne dès 1873, Des communautés religieuses spécialisées
tandis que les Frères des écoles chrétiennes dirigent Au fil du XX siècle, l’Église catholique en Ontario
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l’école Brébeuf dès 1874. L’un des curés ayant le plus français prospère rapidement. Les paroisses et diocèses
marqué la paroisse Sainte-Anne est sans contredit s’y multiplient, recrutant toujours plus de prêtres et de
M Joseph-Alfred Myrand, entre 1903 et 1949. Sa religieuses. Au cours de la seconde moitié du siècle,
gr
correspondance témoigne du grand rôle qu’il a joué
auprès de la communauté franco-ontarienne. Son 1 Cornelius J. Jaenen, Les Franco-Ontariens, Ottawa, Presses de
l’Université d’Ottawa, 1993, p. 245.
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