Page 100 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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86           LA COLûNlSATJON DU CAl'\i\DA SOUS

            contre l'ordre établi, de prônpr 1(;.1" b~Mlt,é.' de la Révolution, et ils ne
            mfmquèrent pas de le faire.
                 Le g n de la hante classe m ~pl'iRa.icll.t ces cour urs d'aventlU'e,
            mais le peuple pouvait Sf~ bis. el' iTdlu(~ncer  et commettre des actes
            reg:rottableR.
              - Afin dü nwttre la popubti.on on g;arde contre de pareils propos,
            Monsei Ileur Hubert avait, dan' l'automne de l793, envoyé aux curés
            du diocèse une circulau'c dans laquelle il Iles p]'init d'avertir leurs
            ouailles, de ne pa  ~e lais el' s1l1'prendn~ pILl' le nom de Français 1(l). "Il
            nous pflTait essentiel, disait-il, que V01l8 pruposifw: ~~ vos paroissiens lp,s
            conf-iidp.rations suivantes:
                 1. Que par les capitulations de Qllébeo eH 175\l et de Montréal
            en 1760, et encore plus par le traité d paix de 1763, les Hons qui les
            utt,ac1aient à la France ont été entièrement rompus, et que toute la
            fidélîté et l'obéi sance qu'il devaient précédemm nt fLU Roi de li'tance,
            ils les doivent, depuis ces époques, il, sa Majesté Britannique.
                 2. Qu le serment prêté par eux ou par leur' pères au Roi ri' A_ogle-
            terrf~, lors de la conquête d ce pays, 1 s lie de telle manière qu'ils ne
            sautaient le violer san   e rendre 61Tièvement coupables enver~ Dieu
            ll'li..,même.
                 ::J. QlI'indépendl1lUlmmt dl~ l'obligrtl.ion Mroite qui l't~f)1Jlte d'ull tel
            SCl'lnellt, la conduitp. pleine ù'ltuUJfLHil.é, de douceur, de bienfaisance
            que It· Gouvernement Britannique a toujours gardée envers eux, sllffirait
            pOUl' les y :'lM,acher il1vio!t~blement.
                4, Qu'en particulier la proteehon constante accordée :1 lem sainte
            R.eligion par le même Gouvernement} doit leur faire dSsiJ'er avec ardeur
            de ne jam:1is passur ous une autre dénmllination.
                5. Que l'esptit. de religion, de subordination et d'attachement à
            son Roi, qui ütisait autrefois la gloire du Royalllne de Franee, :l fait
            plac , dans ces dernières anué s, à un espri!; d'irNSligion, d'indépendance,
            d'anarchie, de parricide, qui non content de la mOrt ou de l'exil de la
            saine partie des FniIlçais, a conduit. :\ 1'éclmffJ,IIJ leur vertueux Souve-
            rain, et qui a justement excité l'inclignntion de toutes les puissances de
            l'Emope ; et que le plus grand math liT qui pùt arriver au       anarlo.
            serait de tomber en la po s s ion de c s révolutionnaires,
                6. Qu , clans la conjonctJure prés nte, le Gouvernement, n'est pas
            süul intéJ"e~::;é à éloigner 1 s Français de c tte Province; mais que tout
            fidèle sujet, tout vrai patriote, tout bon catholique, qui désire conserver
            sa liberté, Re' ]ois, sa morale, ~a religion, y est partic'u!ièrüment et pm'-
           sonnellemenl; intéressé."
              I"ord Dorchester avait au i lancé une proclamation (26 novembre
           1793) invitant. 1 s magistrat, les capito.ines de milice, les juges de paix,
           à faire tous les efforts possibles pour découvrir et arrêter 1 s personne~
           qui ti ndrai nt des c1i:scolu's édlti ux, publi raient des écrits tendant
           à exciter le mécontentement"     à diminuer l'affection d s canadien!'
           env rs le Roi, et il troubler la paix dans le pays.
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