Page 99 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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LE RÉC:l~~E ANqLAlB DE 1700 A 1796                      85

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      LE CON'leRE-COUP DE LA RÉVOUJ'J'TON FRANÇ..\ISE DANS LE BAS-CANADA.
             l,ES Dnor'J~S D'ACT,ID Dl'lS LE 'l'TH ES PATl~N'.rE8.  LE PREMIER
                           CANTON CONCÉDÉ (DT.:NHAM)

           T.11 révolut.ion française ne devait pas pas:,;et' sans se faire sentir
      ()uelqlle peu eIl Amérique.
          Au Canl1da" la nouvel1f. de la mort de Louis XVI avait frapp'
      ùe stupeur les nobles, les prêtre, les seigneurs, qui ne pouvaient con-
      {levoi!: un gouvernenlent sans roi.
          Le peuple, en général, était resté assez indifférent à ce qui se passait
      au delà de l'océan.  TI n'en étllit pas de même aux Etats~Uni8; les
      Américains Hvaient nUl.nifesté un 0nthollsinsme délirant en apprenant
      les hOlTeurs de la l'évQlutioH.
            Je 22 avril 1793, Gellet] ]'ambassadem de la république françtüse
      auprès du gouvernement américain, débarquait ù Charh:iton.          Son
      voyage, de Chnrleston ~L Philadelphie, fut un tTiomphe;       les foules
      accouraient ù sa rencontl'p. ct le saluaient comme un libérateur.  Was-
      hington le reçut froidement, et ne se laissa pas intimider pm' cet ambas-
      sadeur fLUX allmes plus ou moins cavalières.  Il le congédia pr<,t:;tement,
      après (hux ou truis plu'a s banales.
          La république fr'ançaise Yenait d<' déclaror la guerre à l'Angleterre
      (lel' février 1703).  Genet ne ll1o.nfllm pas de se s rvir de cet évpncment
      comme prétexte, pOUl' [~ctivel' la hl.Lil1B des Améric::ains contre l'Angleterre,
      il voulait les entraîner ,hns une guerre contr> le  annda, et, en même
      temps, pOlI. "el' les Canadien.s-français à appuyer la France et à embrasser
      la cause de la révolution.
          Des cOUl'eurs d'aventure, français pom la plupart, se répandirent
      bientôt dans les campagnes du Bas-Canada.       Ils tenaient just,emeut
      le langage qu]il fanait pour 8~duire les gens de ln basse classe.    11s
      disaient et écrivaient, dans de~ pamphlets séditieux, que les Français
      viendraient bientôt hes d6liVT r du despotisme angla.is, que le Canada
      deviendrait un état indépcndall.t, que le régime féodal serait aboli.
        es démagogues menaçaient des pires châtiments ceux qui ne voulaient
      pas les écotl ter, ils aHai nt brûler leurs maisons, les décapiter et porter
      leUl's têtes au bout des perches. (1)

          Dans les temps de trouble, le peuple se laisse facilement entraîner
      aux pires horreurs; il Buffit qu'un beau parleur tLpparu.isse pour mettre
      en émoi une population pu:isibk, pour lui faire croil'\". qu'elle doit profiter
      de l'occasion pour obtenir le redressement de tort:s souvent imaginaires.
          Les paysans dans le moment se pla,ignaient des vexations des
      seigneurs, des lenteurs de la justice, du favoritisme qui existait dans le
      gouvel'n,ement,  Le,' démagogues   ~vaieJlt là un m,otif de déclamer


          (1) MCltK Il D\lDdnB, 30 mai 170~. Arch, Cnnad, P"picrs d'E~"t, Q O()--2, p 258,
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