Page 35 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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d'un GSprit fort cbirvoYfmt: "Aprè8 tLvoir fait, llit-il, la rr~vue des forres
des anrjrJns et des nouveaux sujets (1) de Sa Majest6, et avoir d(~Ill(lntré
la gmnde ~upériorité des derniers, il est peut-Mire opportun d.e faire
remarquer qu'il n'est pas du tout probable que cett· i:iupériorité diminue
à l'avenir; au r.ontl'aire il st:1 croire qu He s'augmentera et s'affirmera
chaque jour. Les Europ ;ens qui .émigrent ne pl'éf(rcront jamais les
10ngR hivers inhoKpitH,liers du Canada, au r,limat plus doux et au sol plus
fprtiIPfl deR province,' du sud. de Sa. Ma,ÎC':·Jt(~.
IILeti qucllJul~s an(~i n Rl'ljd,R cil: Sfb Maje:-;tf., qui. dl:meurent actllelie-
ment dans notr pl'ovilH.:e y ont. éf.é pour la plupart 1n.isRés par accidl:nts.
Ils se compo'l:l t d'officiers, de tioldats licenciés et de I:eux que l'anlH~e
traînait à S L uiote, gens qui, ne :·.;ar.hant faire dans d'autrcs lieux, se Kollt
install's i(li lol'~ de la n~ddition, ou hilm ce sont des trafiquants de hasard
ou de.-' gens qui ne pouvant plll:-; demeurer en Anglekrre, en sont partis
pour essayer de refahe leur fortune lorsque s'e t ouvert r.r. nouveau
débouché commercial. Mais depuis, l'expérience leur a démontré que
le commerce f'.xigl: ici un rigide esprit d'économie [tuquel il1:l sont étrangers
ou qu'il leur eKt imlJol:>siblc ùe mettre en pratique. Aussi est-il arrÏvé
qu'un certain nombre entrevoyant d.e plu' grands nvanta.gr,::; allleurs,
et que d'autres preRf:0:-i par la nécessité ont quitté l:1 province; et je crains
sérieusement qu'un plus gmnd nombre, pour les même' raisons, ne
partent d'ir.i à quc1ques années. Or, tandis que la rigueur du climat
et la pauv1'l\té de la oontrée découragent tout le monde, à l'exception des
natifs, la "tdubrité ici. est tell, que c .' derniers se multiplient chaque jour;
en sorte quP s'il nl' $urvi' lt aucune catastrophe qu'on ne saurait prévoir
sans regret, la race cn.o.adi nne, dont les racines sont déjà. :!Ii vigoureuRe8
et Ri fécondes, finira pnr peupler ce pays à. un tel point qu tout él lent
nOll vl:au qu'on tmnRporterait au anada s'y trouverait entièr'ment
débordé et effacé, ::i::l.uf cltLm; leK villes de Québec et de Montr68.l." (2)
Cnrl0ton fwait l'flIisonj les d61"n.stwi'> de la gUl:rre répn.rés, le peuple
avnij, l'nIJl'i:-; cOllI'ltge et f-:'(d,nit. remiR ù. la culture de la tene. L'émigra-
tion anglaise que l'on nppr(>'hlmdait fut o.bsohIH)(~llt nulle. B.ic'II n'était
chang ~ (bus If,' tif:i et CI tllme..: du peuple; dirigé.' et cOll:;;eill(~f; pal' leurs
curé" sout ~nU!:i et proto gés par lek' cigneurs et les nobles de l'ancien
régime, les habibnts éta.1 nt!L sez indifférent· fi, la c!.omination étrahgère.
San fi soucier d " lois et dpI' combinaison.' polit,iquGS de l'Angletr.rn:, ils
trou èrent dan' leul' union av . le ctergr un force de r _. iRtance qui
déjoua tous les pIanI' imap;inés pour les dénationaliser. Ils gardè~
l'eut leur In.np;ue et leur religion, 0t travaillèrent :\ s'assurer la pOR-
se8::;ion du ~ol, en s'emparallt de;.; terres encore inoc(:upées dans les
vieilll:R ~eip;neuriI:8; Rolidl:nwnt uniR, ils alln.ic:nt bientêt fUl'llJ0r un0 masse
compacte, homogène, toujours croiRF:ante, qu'aucune force étrang0re ne
saurait briser. D'autant plus qu'un coup terrible, prévu ceppndant,
allait creuser un abime profond entre eux et la vieille mère-patril~.
(1) 1,C!f .ltîJlul"i1Ji ~Ilj~ dn Sn ~u"j('3t(.tl fHmt. 1 Any: in unü (T't':"l; )~; l'nouveaux filljeLI'I" sont. )o.~ Cnillulië.u~
Ira-n<"'::li~. .
(2) CnrlotoD il 'hclbu"'ë, 20 Nnv. 17B7. Doo. Conal. (1759-1791). p. 172.