Page 31 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOU~ LA DO"VIINATION ANGLAISE 19
Dè le londemain de l'occupation anglaise, des rapports de sympa-
thie s'établir"']lt tre le peupl> et ses nouveaux maîtres. Au mois
d'octobre, M. Bd !Id, vicaire-général, dans une lettre adressée à tous
les euré , leur demandait d'envoyer une liste des familles pauvres de
leurs paroisse: "Son cœur rempli d'humanité et naturellement compa-
tisf:,[mt pour les malheureux, disait-il, en parlant de Murray, lui a suggéré
un llloyen de leur procurer def:, f'CCOUl'A, qui lui a réuf:, i au-delà de l'ospé-
rance". (1). .En effet, Ir. gouverneur avait pl'i(\ les oJJ'icier15 do l'armée
anglaiHl' de faire une souf'cription parmi les troupes, dont le pruùuit fut
distribué aux plus indigmts; de plus, chaqu(~ militaire donna une journée
de ration pour faire faee :_~ux nécessill~~ les plus preHsantes.
Lord Egremont, secrétaire d'Etat, écrivait il. Sir Jeffrey Amherst,
le 12 décembre 1761, lui mandant d'avNtir leH gouverneurs "de donner
des ordres précis et très exprès pour empêcher qu'aucun soldat n'ilnsulte
lef:, habitants français qui sont maintllnant sujets du m0me prince,
dMendru1t à qui quP. ce soit dp lpl' offenRer en leur mppe!ant d'une façon
peu génér u c cette infériorit.é fL laqu li le sort des armes les a réduits,
ou en fnisa t dos remarques in~ultant Sur lem lanp;ap;o, leun; habille-
lll(mts, leurs nlOù('f;, leurs costumes et leur pn,y,', ou cleR r flexions peu
charitableH et peu ehrétiennC'.H sur la religiull qu'ils profe, s nt" (2).
Les ofTi(~iers an~laif' qui avaient connu la valeur des Canadiens sur
les champs de babille, eu vainqlleurs IloYiLllX el, g(~Jl(~reux, ne pouvaient
faire autrement qun de les reHpecter, de les traiter avec douceur et huma-
nité.
C'est ce que ceux-ci rec:unnaisso.ient avec bonheur dans la pétition
qu'ils adr ~ l'eut au roi en 1774. (:3).
Le ré, irae militaire ne fut donc pas les jours d'absolutisme que ce~
deux mots s~mblent indiquer. Au contraire ce fut une période de paix
et de tranquillit~, qui contrastait singulièrement avec les dernières ann6CH
de la dominatiun fl'anofl,isp.. 1.rs nouveaux maîtres du Canada voulaient
Be concilier lCR an~i ns sujets du roi de France.
Cependant les anadieos nr. croyaient pas encore que la France les
abandonnemiL Hinitiv(\ment. Leur Hlusion tomba lorsqu'ils apprirent
que par le traité do pn.ix conel u entre le roi d'AngleLorre, le roi d(\ France
et le roi d'Espagne, et ..ig;n~ à Paris, le 10 février 1763, la N ouvelle-
France était cédée à l'Angleterre. Leur sort venait d'être irrévocable-
ment fixé.
Cet évêncment d()termina une nouvelle émigration parmi les
nobleH, les fonctionnaires et les mar~hands. (4) 'Tout de même, cette
éntigrn.tion ne t)'étcndit paR flUX campaJ!;nes; l 's habitan1.::> éLa.ient attachés
au sol, le Canada était devenu leur patrie, ib étaient les vrais Canadiens
et devaient rester tels.