Page 33 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOU8 LA DOMlNAT[ON ANGLAI~.E 21
Par unr\ commip,~ion, datée du 7 décembre 1763, Murray était
nommé capitaine-général et gouverneur en chef de la province de Qué-
bec. (1)
D'après les instruct~on, qui lui fi v:ü('nl. éh'~ tnmSllll. ,Murray
d0.vait ôtre assisté dans l'administl'atiou de ln colonie P[tl' un con eil com-
Il()FH~ des lieutenal'1t:;;-gouvel'n ~~Ill'~ dc~ Monj,r(,aL et dm; Tl'oiH-Hivières, du
juge en chef de la province, de l'il -'p~cteur Je::; dom - s -Amérique t de
huit nutres personnes qu'il devait cho'~ir parmi le sujet.s le:,; plus JlJ.lr-
qUA.nt:,; du pays. ..e l1lembr~ -, du con. il devaient. prner le . (~rment de
supréma ie ou abjul'a.tion de l'autorité du pape. Eu con<:équcmce de ce
serment, L. cathoH ues e trou ~~iellt exc1n-' du conL5eil.
Murrf~y alüüt hientôt Se trouver aux pl" vec des difficultés
insunnontables. D'un camctèr' noble et généreux, il aimait les Cana-
diens u'il avait connus hm S 6old:1ts d:tns ln lutte, qu'il voyait n.ujour-
d'hui paysans aux mœurs doue . t ..impL 'i:i. Grand s ign ur, il '6(",n.it
graduellel nt rapproché des nobl;' de l'ancien r '\gjme, et avait trouvé
panrli eux deR m'Ois sineèr.s, r1-'tl aid s prér.jaux. De même) le~' officiers
militaires qui avaient pmtag(\ la fortune de WoHe aV~b.Ient lié dB8 l'elat.ions
sociales, intimes, fLvec les scigneul's e~ Lancie s fonctionnaires CfJ.na-
diens; des mariage-' Gontract entr C R deux cl, s le avalent atta-
chés encore plus fortement l'une ù l'u,utre.
Rien de surprenant,si Murmy et lei'l militaires anglais se montrèwnt
sympathiques euver' l'aristocra.tie cunadipnne, bienveillants pour le
peuple de la campH/!;ne; rien de. urprennnt R.u::;:::;i, si lr gouverneur s)alié-
na par là mêmü lm, marchands anglais qui avaient c:nvahi ~e pays au len-
demain d(' la conquôt0.. P1u..,ieurs parmi ces llL::IJrchands vc:nnient d0.s
Ebf;s de la Nouvelle--\ngleterre; d'autres étaient venus de Loudws, de
l'Eco et de l'Irland{~, ù la suite de l'annén. (2).
T/(\tro~tesse d'esprit de ces traJiloluanttl con1.m:::>tait ,'inglllièrement
avec les dispositions plutôt bicnveillantes des militlliJ'l.'i'l,
Murray les traite d'avp.nturiers, de gens de mince éducation. (3) Il
le::; qualifie de "f!watique:::> déréglés, qui ne vouLaient rien moins que l'ex-
pubion de '[huadiens qui constituent la l'ace la plu:::> brav et la meilleure
du p;lobe peut-être, et encouragé. par quelques privii' g., que les lois
angla.ises refusent aux cathoLiqu :;; romain::> n Angleterre, ne que-
l'aient pas de v:üncre leur antipathie nationale à l'égard de leurs conqué-
rants et deviendraient lep. :-iujets les plus fidèles de cet empire américain".
(4).
Assurément il y avait parmi ces marchands des gens qui ne méritaient
pm; leK épithr'd-I\:4 dont Murray gra.tifie ici tout le groupe; une chose cer-
tainü cependant c'ei'lt qu'ils étaient tous unis pour travailler iL l'oppres-
sion des Canad,iens,et décrier Murray aupr' -cl s autorit ES anglaises. (5)