Page 61 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 61

-46             LA COLONISATION DANS QUEBEC

                Toujours appuyés par les Anglais les Iroquois devenaient de plus
            en plus menaçants.    Dispersés par petites bandes dans les bois, ils se
            jetaient à l'improviste sur les habitations et tenaient tout le monde en
            alerte. Frontenac résolut de porter un coup décisif en détruisant les Cinq-
            Cantons; à la tête d'un groupe de deux mille hommes, il ravagea dans
            l'été de 1696 les bourgades des Onnontagués et des Onneyouts; il se dis-
            posait à châtier les Agniers, dans l'été de 1697, lorsque la paix signée à
            Ryswick, le 20 septembre 1697, entre la France et l'Angleterre, mit fin
            aux dissensions entre la Nouvelle-France et les colonies anglaises.
                Le traité laissait à la France ses anciennes possessions: Terre-Neuve
            ·et la Baie d'Hudson que d'Iberville avait si brillamment conquises.
            Celle-ci restait en plus maîtresse de la vallée du Saint-Laurent et de
            tout le territoire arrosé par le Mississipi.
                Le 28 novembre 1698, Frontenac décédait à l'âge de 78 ans "empor-
            tant dans la tombe l'est me des Canadiens qu'il avait gouvernés durant
            l'une des époques les plus critiques de leur histoire" (1).
                Le chevalier Louis Hector de Callières, gouverneur de Montréal,
            depuis 1684, lui succéda.
                Après bien des négiciations, il eut enfin le bonheur de conclure la paix
            avec les nations sauvages dans une assemblée tenue à Montréal, le 4
            avril 1701.  Tous les chefs des tribus ind,iennes ayant à leur tête le
           ·célèbre Kondiaronk, acceptèrent le traité de paix et promirent de rester
            neutres même en cas de guerre entre la France et l'Angleterre.
                 Les hostilités recommencèrents bientôt entre les' deux couronnes, à
            l'occasion de la succession d'Espagne; de nouveau les colonies anglaises se
            lancèrent contre la Nouvelle-France. De Callières se préparait à la lutte,
            lorsqu'il mourut le 26 mai 1703, laissant la réputation d'habile général
            et d'homme intègre.    Philippe de Rigaud de Vaudreuil, qui avait été
            nommé gouverneur de Montréal à la mort de Frontenac, le remplaça; un
            nouvel (2) intendant, de Beauharnais, avait succédéàM.de Champigny,
            l'année précédente; au printemps de 1705, de Beauharnais était remplacé
            par les deux Raudot, père et fils (3).
                Le nouveau gouverneur continua les préparatifs de guerre.         Il
            envoya dans l'hiver de 1704, Hertel de Rouville, avec deux cents cana-
            diens au secours des Abénaquis.    Celui-ci détruisit le village de Deer-
            field, sur les confins du Massachusetts, et ramena un grand nombre de
            prisonniers, des enfants et des jeunes gens qui furent plus tard natura-
            lisés sujets français.  Dans l'été de 1708, de Rouville renouvela le
            même exploit en tombant inopinément sur le bourg de Haverhill, sur
            le Merrimac, qu'il emporta d'assaut.
                 Les colonies anglaises, humiliées de leur échec, demandèrent des
            secours à la Métropole et résolurent de frapper un grand coup.     Dans
            l'été de 1710, une flotte de 54 voiles, commandée par Nicholson et por-

                 (l)-Garneau, rd. Tome J, p. 422.      .
                 (2)-Arch. A.C. reg. des dép. 6 mai 1703. Vol. 22, fol. 62],2.
                 (3)-A. C. reg. des dép. 17 janv. 1705. Vol. 27. fol. 51],2.
   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66