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               inutilement combattu, à cause de l'apathie des hommes au pouvoir, et,
               dans plusieurs cas, de connivence avec eux.
                   Enfin, le clergé s'émut, prit en main la cause des colons, et une véri-
               table croisade s'organisa pour empêcher les forces vitales du peuple
               canadien de s'écouler chez une nation étrangère.    Dans une brochure
               publiée en 1851 et signée par douze missionnaires des Cantons de l'Est,
               on demandait énergiquement la suppression du monopole des terres, que
               l'on considérait comme la principale cause de l'émigration des Canadiens
               aux Etats-Unis, et l'on indiquait des solutions faciles, définitives de la
               question; mais ce fut encore peine perdue, et tout l'effort des amis de la
               colonisation dut se porter vers d'autres parties de la province encore
               à peu près inconnues, regardées comme impénétrables, ou, du moins,
               comme n'offrant aucune espèce d'avenir ni d'équivalent pour les durs
               labeurs auquels les premiers occupants seraient condamnés pendant un
               bon nombre d'années.
                   Ce fut alors que prit naissance le mouvement de colonisation vers
               le bassin du Lac St-Jean, mouvement qui en amena d'autres vers
               les régions également inconnues et également fertiles, et qui marqua
               toute une ère nouvelle dans l'établissement, dans le peuplement, dans
               l'agriculture et les conditions économiques et industrielles de la pro-
               VInce.
                   De nos jours, les grandes régions de la province de Québec où la colo-
               nisation se développe le plus rapidement, sont situées au nord, dans les
               belles vallées des Laurentides, et, au sud du Saint-Laurent, sur le vaste
               plateau des Alléghanys, qui s'étend depuis la Beauce jusqu'à l'extrémité
               de la péninsule gaspésienne.
                   Les Canadiens-français sont aujourd'hui seuls établis dans ces
               immenses domaines.     Seuls, ils y ont fondé des établissements durables,
               des colonies de plus en plus importantes par le nombre, par la vigueur et
               par l'étendue.
                   Les principales régions à coloniser sont: sur le versant septentrional
               des Laurentides,   le Témiscaming, l'Abitibi, la région Labelle et la
               région de la Gatineau, la Mattawinie, la région du lac St-Jean; sur la rive
               sud du St-Laurent, les régions du Témiscouata, de la Matapédia et de la
               Baie-des-Chaleurs.
                                      a) Région du Témiscaming.


                   Elle est située à l'extrémité ouest de la province, sur la rivière
               Ottawa et comprend 3,500,000     acres de terre labourable, soit 35,000
               fermes de 100 acres.    Les cantons subdivisés sont Mazenod, Fabre,
               Duhamel, Baby, Laverlochère, Guigues et Latulippe, Guérin et Nédélec.
               Cinq d'entre eux (Fabre, Duhamel, Guigues, Laverlochère et Baby) ont été
               érigés en municipalités.  Ville-Marie, centre de la région, a été détachée
               du canton Duhamel et forme une municipalité de village. Les moyens
               d'accès dans cette région sont les suivants:   Par son embranchement
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