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104 DESCRIPTION DE LA PROVINCE
noms de Laurentides, Apalaches et Hauteurs Montérégiennes. Elles
sont aussi connues sous des noms particuliers aux régions et aux endroits
mêmes où elles se trouvent.
1. LES LAURENTIDEs:-Le vaste "Bouclier Canadien", datant
des âges pré-cambriens et formé principalement de granits et de gneiss
de la période laurentienne, s'étend sur un espace d'environ deux millions
de milles carrés du Canada, depuis le Labrador à l'est jusqu'à l'océan
arctique au nord-ouest, et traverse à peu près la moitié du continent.
Il occupe environ les quatorze-quinzièmes de la superficie de la province
de Québec. Les Laurentides, par leur côté intérieur, bordent le golfe
et le fleuve Saint-Laurent depuis le Labrador jusqu'aux environs de la
ville de Québec Ici elles s'éloignent graduellement du fleuve et laissent,
entre elles et ce dernier, un espace de terrain plat qui va en s'élargissant
jusqu'à la rivière Ottawa. Comme montagnes, les Laurentides ont,
en général, peu d'altitude. Les plus hauts sommets, d'environ six
mille pieds, se rencontrent sur la côte du Labrador. Du côté intérieur
le long du golfe et du fleuve Saint-Laurent, leur altitude varie de moins
de mille pieds à plus de trois mille. En s'éloignant de ce bord intérieur
elles forment graduellement un plateau élevé qui, aux environs de la
baie et du détroit d'Hudson, va en s'abaissant jusqu'à environ cinq
cents pieds au-dessus du niveau de la mer. Ce plateau a, toutefois, une
surface absolument ondulée, ou plutôt, est une plaine parsemée de colli-
nes, et ce n'est qu'en considération de l'égalité des sommets sur la ligne
d'horizon que l'on applique aux hauteurs laurentiennes la dénomination
de "pénéplaine". La forme arrondie qu'ont en général ces montagnes-
comme on peut s'en rendre compte, par exemple, des hauteurs de la
ville de Québec,-est une des preuves de la grande dénudation qu'a subie,
dans le cours des âges, la vaste région pré-cambrienne en son entier.
De fait, il est probable que, à compter des temps paléozoïques, la plus
grande partie de la surface pré-cambrienne émergeait, à l'exception de
la partie des hautes terres laurentiennes qui, à la fin de la période glaciaire,
se trouva submergée. Les amas de glace qui voyageaient au-dessus des
montagnes au début de cette période ont aussi beaucoup servi à en rabo-
ter la surface. Au point de vue de l'apparence sculpturale et de la phy-
siographie proprement dite de ces montagnes, (car il n'est pas ici question
de leur intéressante et complexe structure géologique), la chaîne des
Laurentides constitue ce qu'il y a de plus remarquable dans la configu-
ration de la province de Québec. :rendant une longue période de l'his-
toire du Canada, sous la domination de l'Europe, la civilisation s'établit
sur les terres basses qui longent ces montagnes sur leur côté sud. Seuls
le trappeur, le chasseur et l'intrépide missionnaire jésuite s'aventuraient
dans les régions incultes et montagneuses. Plus tard, cependant, le
bûcheron et, plus récemment encore, le fabricant de pulpe ont suivi
les traces de ces pionniers, et les grandes ressources de l'intérieur de la
province de Québec font prévoir que l'activité humaine va de plus en
plus se diriger vers le nord.