Page 109 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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AARON  HART                     111

     neur, comme  d'autres familles  qu'elle  voulait  é-
     galer. Avoir  un  fils étudiant à Québec ou  à Mon-
     tréal,  n'avait  rien  d'exceptionnel  et  n'ajoutait
     rien à une réputation.  On répondit donc  à M. Le-
     vy une  lettre  pleine d'emphase,  comme  Aaron
     en avait  acquis l'habitude  dans  les moments  dif-
     ficiles, et dans laquelle il n'était  presque pas ques-
     tion de ce projet.  Ce n'aurait  été qu'un  beau  rêve,
     éphémère et doux, et Benjamin  continua  à secon-
     der ses frères dans les prosaïques  besognes  com-
     merciales.

         D'ailleurs  cette déception ne fut pas de longue
     durée.  Elle fut remplacée par une autre  qui vint
     précisément de ce Bernard Judah,  dont  M. Levy
     avait vanté la compétence  et  à  qui Aaron Hart
     avait consenti la main de sa fille, Catherine. Ainsi
     pourrait-on se vanter quand même d'avoir un mé-
     decin dans la famille.   Quand  le docteur Judah
     avait, à la veille de son  mariage,  déclaré  à  son
     beau-père  qu'une  épidémie  l'avait  contraint  à  of-
     frir ses services gratuitement  pendant  six mois à
     ses patients, M.  Hart l'avait  cru naïvement.  Mais
     quand il apprit plus tard de M. Lévy  que  sa fille
     s'était  plainte à lui de n'avoir  d'argent que l'inté-
     rêt de la  dot qu'elle  avait reçu, M.  Hart  ne  crut
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