Page 31 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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- Voyons, monsieur le fier Ecossais, continua son ami,
nous faites-vous l'honneur d'accepter? Ou faut-il que mon
père envoie, en ambassade, son majordome José Dubé, une
cornemuse en sautoir sur le dos, - comme ça se pratique, je
crois, entre les chefs de clans montagnards, - vous délivrer
une épître dans toutes les formes?
- Comme je ne suis plus, heureusement pour moi, dans
mes montagnes d'Ecosse, dit Arché en riant, nous pouvons
nous passer de cette formalité. Je vais écrire immédiatement
au capitaine d'Haberville, pour le remercier de son invitation
si noble, si digne, si touchante pour moi, orphelin sur une
terre étrangère.
- Alors, parlons raisonnablement, dit Jules, ne serait-ce
de ma part, que pour la nouveauté du fait. Tu me crois léger,
bien fou, bien écervelé; j'avoue qu'il y a un peu de tout cela
chez moi: ce qui ne m'empêche pas de réfléchir souvent beau-
coup plus que tu ne penses. Il y a longtemps que je cherche
un ami, un ami sincère, un ami au cœur noble et généreux 1
Je t'ai observé de bien près; tu possèdes toutes ces qualités.
Maintenant, Arché de Locheill, veux-tu être cet ami?
- Certainement, mon cher Jules, car je me suis toujours t,
senti entraîné vers toi.
- Alors, s'écria Jules en lui serrant la main avec beaucoup
d'émotion, c'est à la vie et à la mort entre nous, de Locheill 1
Ainsi fut scellée, entre un enfant de douze ans et l'autre
de quatorze, cette amitié qui sera exposée, par la suite,
à des épreuves bien cruelles.
- Voici une lettre de ma mère, dit Jules, dans laquelle il
y a un mot pour toi:
« J'espère que ton ami, M. de Locheill, nous fera le plaisir
c d'accepter l'invitation de ton père. Nous avons tous grande
c hâte de faire sa connaissance. Sa chambre est prête, à côté
c de la tienne. Il y a dans la caisse que José te remettra, un
c paquet à son adresse qu'il me peinerait beaucoup de le voir
c refuser: je pensais, en le faisant, à la mère qu'il a perdue 1•
La caisse contenait une part égale, pour les deux enfants, de
biscuits, sucreries, confitures et autres friandises.
Cette amitié entre les deux élèves ne fit qu'augmenter de
jour en jour. Les nouveaux amis devinrent inséparables; on
les appelait indifféremment au collège, Pythias et Damon,
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