Page 246 - La Généalogie retrouver ses ancêtres

LaPin n'eut point parlé, voilà Biron qui entre
Le chapeau à la main faisant la révérence;
C'est en lui disant: Sire, vous plaît-il de jouer
Mille doublons d'Espagne, que je viens de gagner '1
- Si tu les as, Biron, va-t'en trouver la reine,
Va-t'en trouver la reine, elle te les jouera,
Car des biens de ce monde longtemps tu ne jouiras,
Il n'eut pas joué deux coups, le grand prévost qui entre
Le chapeau à la main faisant la révérence,
C'est en lui disant: Prince, vous plaît-il de venir
Ce soir à la Bastille, où vous faudra coucher '1

- Si j'avais mon épée, aussi mon anne blanche 1
Ah ! si j'avais mon sabre et mon poignard doré,
Jamais prévost de France ne m'aurait arrêté.
Il y fut bien un mois, peut-être six semaines,
Sans être visité de messieurs, ni de dames,
Hors trois gens de justice faisant les ignorants
Lui ont demandé: Beau prince, qui vous a mis céans '1

-Céans qui m'y ont mis ont pouvoir de m'y mettre;
C'est le roi et la reine, que j'ai longtemps servis,
Et, pour ma récompense, la mort il faut souffrir.
Se souvient-il le roi des guerres savoyardes,
D'un coup d'arquebusade que je reçus sur mon corps '1
Et pour ma récompense il faut souffrir la mort 1
Que pense-t-ille roi, qu'il faut donc que je meure,
Que du sang des Biron encore il en demeure:
J'ai encore un frère, le cadet d'après moi,
Qui en aura souvenance, quand il verra le roi.
Pour le coup de Locheill était complètement éveillé: la
voix de stentor de José aurait réveillé la Belle au bois dor-
mant, plongée depuis un siècle dans le sommeil le plus pro-
fond: ce qui est pourtant un assez joli somme, même pour
une princesse qu'on supposerait avoir ses franches coudées
pour se passer cette fantaisie.
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