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BAILLAR(;EON
des Cent-Associés non seulement pour y être commis
au comptoir de traite, mais pour y agir en qualité de
notaire et de greffier.
Mathurin Baillargeon figure au rang d~s pionniers
de ce poste, car c'est dans la région trifluviennr qu' il s~
fixe et élève sa famille. Les Iroquois menacent l'éta-
blissement, étreignant les colons d'angoisse. La liste de
leurs victimes s'allonge. Le gouverneur, Pierre Bou-
cher, a institué un camp volant en 1649: une quaran-
taine d 'hommes surveillent les abords de la palissade. Il
fallait posséder un caractère fièrement trempé pour
s'enraciner en un lieu pareil: en 1653, 600 Iroquois
assiègent le poste, mais Boucher les repousse, un ex-
ploit que rappelle d'ailleurs un vitrail de l'église de sa
ville natale, Mortagne-au-Perche.
Même si plane toujours le risque de «vider le
pays», selon une expression de Boucher, Marie Mé-
tayer présente dix enfants à son mari entre 1651 et
1667. Pourtant, c'est eulement à partir de 1665, avec
l'arrivée du régiment de Carignan, que le poste des
Troi -Rivieres retrouvera la paix. Au moins deux des
fils contracteront mariage, Antoine et Nicolas. Le pre-
mier, qui prit le surnom de Durivage, épousa Marie-
Madeleine Bigot, au Cap-de-la-Madeleine, mais le ma-
riage fut annulé. Il s'adonnait à la traite des pelleteries
et, avant la fin du siècle, il jeta son dévolu sur une
Amérindienne, Marie Choupingoua. C'est au poste de
Kaskaskia, au pays des Illinois, que l'union fut bénite.
II en naquit trois filles et deux fils, Pierre et Michel; ce
dernier vit le jour a Montréal, mais les autres, dans la
vallée du Mississippi.
Le frère d'Antoine, Nicolas, qui était dit Bocage,
épousa àGentilly, vers 1696, Marie-Thérèse H:lIel, fille
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