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Cette pbriode marque également un changement important puis-
que, en 1668. le roi Louis XIV se r6serve le droit de nommer les arpen-
teurs. C'est en vertu de ce pouvoir que Talon accorde, 3 titre de représen-
tant du roi, les premiéres commissions d'arpenteurs de la Nouvelle-France,
soit celle de Louis-Marin Boucher le 1'' mai 1672 et de Jean Le Rouge le
5 novembre 1672. Fait intéressant, on mentionne dans ces commissions
que I'on connaît les capacites et l'expérience au cc faict de l'arpentage )#
des candidats, ce qui laisse croire que I'on vérifiait les aspects B la fois
theoriques (capacites) et pratiques iexp6riencei de la connaissance de
chaque aspirant.
Les commissions de Boucher et de Le Rouge sont les plus ancien-
nes des 36 que nous avons trouvées et qui ont ét6 données sous le RB-
gime françaisT6. L'examen de ces commissions fournit un certain nombre
d'informations sur l'évolution de l'arpentage en Nouvelle-France. Outre la
date, le nom de I'arpenteur et celui du gouverneur ou de l'intendant qui l'a
délivrée, on y mentionne le titre de l'arpenteur. le territoire de pratique
ez les références. Oe plus, on indique génbralement que I'arpenteur est
nommé pour arpenter, mesurer et dresser des procés-verbaux. Jusqu'en
1716, on précisera même que ces travaux s'effectueront comme ils le
sont dans la prévôté et vicomté de Paris.
La premier@ remarque que I'on peut faire au sujet de ces commis-
sions concerne le titre que l'on accorde aux arpenteurs. La majorité d'en-
tre eux peuvent Gtre consid6rés comme des arpenteurs crjur8sii et
i( royaux 1,. puisque seulement trois commissions n'utilisent ni le terme
(i juré 11 (arpenteur-jurh), ni le terme (< royal ii (arpenteur ou mesureur royal).
Cette variante parait cependant peu importante et semble résulter beau-
coup plus d'une confusion dans les termes que d'une réelle différence de
titre. On a vu que, a partir de 1668, le roi de France se réserve le droit de
nommer les arpenteurs. Ceux-ci portent alors le titre d'arpenteur-juré.
L'intendant ou le gouverneur qui a le pouvoir de commissionner I'arpen-
teur le fait au nom du roi. D'ailleurs, on mentionne souvent que I'ar-
penteur jouira de sa commission tant et aussi longtemps qu'il plaira A
Sa Majest6. Une vérification effectuée dans certains greffes montre
que les arpenteurs utilisaient d'abord le titre de juré-arpenteur et
qu'ils prenaient ensuite celui d'arpenteur royal. Ce fut le cas pour
Ignace Plamondon pére (1710-1795)ï7, Noël Bonhomme, dit Beaupré
16 Ces commissions ne concernent que 34 arpenteurs. Jean Le Rouge el LOUIS-Marin
Boucher reçoivent d'abord des commissions de l'intendant Talon en 1672, avant
qu'elles soient conlirmeas par la Compagnie des Indes occidentales cn 1674.
17. ANO-O, CA 301-43. greffe d'Ignace Plamondon père, 1735-1796.