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L'amirauté accepte et Bayfield arrive a Québec le le' septembre
1827. ou il installe ses quartiers généraux jusqu'en 1840. Au cours de
cette période, il effectue des travaux sur le fleuve Saint-Laurent et le golfe,
le Saguenay et le long de la péninsule gaspesienne. Son programme est
simple. il travaille en aval de Québec durant l'&lé et en amont tout
l'automne. II passe ensuite une partie de l'hiver à retranscrire ses notes
et à préparer ses plans, tout en effectuant quelques relevés dans les en-
virons de Québec À l'exception de la carte du bassin de Québec. publiée
en 1829, et de celle du détroit de Belle-Isle en 1 82872, Bayf ield ne reçoit
qu'en 1831 18 première épreuve de ses cartes du fleuve, laquelle le déçoit
forte men^'^.
L'utilit6 d'une carte marine dépend de sa précision et Bayfield con-
sidère que celle des épreuves qu'on lui envoie est bien loin de celle des
relevés qu'il a effectués. L'autre point sur lequel il insiste concerne l'4chelle.
On a bien tenté d'imposer a Bayfield cinq échelles particulières7', mais il
désire que les cartes de certains secteurs soient à une plus grande 4chelle.
Ainsi. les canes qui montrent le secteur entre Qu6bec et l'île Verte doi-
vent être à l'échelle de un mille nautique au pouce, de l'île Verte B Saint-
Barnabé, de 2 milles au pouce et, plus loin A l'est, l'échelle peut revenir a
environ 8 ou 9 milles nautiques au pouce.
Dans ses critiques, 8ayfield se permet d'égratigner Bouchette au
passage, mème s'il reconnaît que le travail de gravurey" (précision et fac-
ture) des cartes de Bouchette est de beaucoup supkrieur à celui des épreu-
ves qu'on lui a envoyées; il avance que le contenu de ses cartes est plus
précis que celui de Bo~chette'~. Bayfield obtiendra finalement gain de
72. Dressées à parlir des travaux de Janies Cook
73. Ruth MCKENZIE (1384). vol. 1. p. utxxvi
74 Ruth MCKENDE (1981). vol. 1, p. xxxv.
75. ci There is a Itrie drawing & ongraving wiih ihe mosiglaring inaccuraq from heginning
to the end i Lettre de Bayfield A Beaufort, 31 octobre 1831, cite dans Ruth MCKENZIE
(1984). vol 1. p Wcuvi
76 11 est possible que Baytierd soit contrar ié du fait que Bouchetie a!t publié sa décou-
vert~ (IF! m~ddle channet) avant lui, même SI Boucheite lui en reconnaît la paternit&.
Cette critique permet d.ouvrir une parenihkse au sujei de la fonciion de la carte. En
effet, ce commentaire semble étre celu~ d'un homme désappoint8 de la qualit6 du
iravail qu'on lui a remis La carie de Boucheite, meme si ce n'est pas un modele de
orbcision dans l'ensemble, dsmeure relaiivement exacte. comme le montre la
superposition de certains secteurs avec des carres topograpliiques contemporai-
nes. Voir l'annexe 10 de Clailde BOUOREAU (1986). Pour Bayfield. il est essentiel
qu'(in rscif soit situé exactement afin d'éviter les naufrages. Par conire, Bouchetie
s'inibresse à l'image du tecritoire. A son administraiion et à sonarnenagement II lui
importe peu que la cane place un moulin A 200 pieds de sa situation r8elle; ce qui
compte. c'est I'activitk indi~slrielle qu'il reprdsente ei, par conskquent, qti'il appa-
raisse sur la carte Ainsi, c'est la fmciion qui dicte le degr6 de precision de la carie.
Bocichette sera toulefois assez prhcis pour que l'amirauté britannique le t6liciie de
son iravail