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Peut-ëtre. Mais, compte tenu des moyens mis en œuvre pour réaliser ces
                           cartes, il serait étonnant qu'elles aient été complètement ignorées, du
                           moins du côte anglais.

                                 Comme on l'a  vu, le problème de la frontibre ressurgit des 1771,
                           quand  le gouverneur envoie John Collins travailler,  avec  un arpenteur
                           nommé par le gouverneur de la province de New York, à la délimitation de
                           la  frontière (figure 351 enire les deux Ctats. Deux lettres d'instruct~ons~~
                           lui sont envoyées le même jour.  La premikre, officielle, mentionne qu'il
                           doit  collaborer de bonne foi avec l'arpenteur  de New York. La seconde,
                           confidentielle, prdcise qu'il doit  surveiller le travail de l'arpenteur  new-
                           yorkais; si ce dernier a déjà commencé, qu'il l'oblige ti  recommencer en
                           sa  compagnie et,  finalement, qu'il defende au mieux de sa connaissance
                           les intdrgts de la province.
                                  Collins ne s'est cependant pas aventuré dans les Appalaches et
                           aucun relevé précis des height of lands ne sera réalisé avant la signature
                           du Traité  de Versailles  (1783). SI  les  négociateurs utilisent la  carte de
                           Mitchell de 1755 (figure 56) lors de la signature du traité de 1 78334, c'est
                           que le gouverneur de la province n'en posséde pas de plus précise, comme
                           l'indique la liste des plans et arpentages dont se sont servis Holland et
                           Collins pour la carte de 1790 (voir le chapitre 8).
                                  D'ailleurs, si on examine la carte de 1790, on remarque que le tracé
                           des height of lands se résume à une ligne de sommets montagneux ali-
                           gn4e ouest-sud-ouest, est-nord-est, separant  effectivement quelques
                           cours d'eau (figure 57). Cet alignement de sommets, qui doit correspon-
                           dre à la ligne de partage des eaux, transforme des éléments naturels en
                           frontiere et ne refléte pas du tout la réalité. On est au cœur des Appalaches
                           et il n'y a aucune ligne de sommets (figure 58) qui puisse correspondre B
                           cette reprksentation.
                                 Au  cours des annees  suivantes, plusieurs nouveaux arpentages
                           seront effectués et l'on établira le tracé approximatif des cantons situés a
                           proximité de la frontiere. Un plan de Samuel Holland du 16 juin 1792 indi-
                           que les cantons qui, selon lui, sont susceptibles de toucher  la front~ere.
                            Un plan encore plus détaillé,  signd par  Hugh Finlay en 1 793, montre les
                           cantons en cause et, en plus, indique une bande de terre qui doit corres-
                           pondre aux hauteurs des terres (figure 591. Bien qu'on soutienne qu'une
                           partie du territoire concerné appartient aux États-unis, on y trace tout de



                                  33. Lettres de  Cramahk  3 Collins,  20  luillet 1771. ANO-O,  E  21/356.  Minisrhre des
                                    Terres er Forêis. chemise 1764-1784
                                 34. Adam SHORTT el Acthur G DOUGHN (1 933). vol  8, p 81 9.
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