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des Européens, tels que les villes et villages, les rhseaux de communica-
                            tion, les frontières politiques. etc.
                                  II faut toutefois souligner qu'aucune de ces cartes n'a été impri-
                            mée ici. En effet, personne n'était en mesure de rbaliser de tels travaux
                            au Québec avant le milieu sinon la fin du xixe siécle. De surcroTt, plusieurs
                            de ces documents  sont  dresses par  des cartographes qui travaillent A
                            partir de récits et de relevés effectués  par d'autres, ce qui entraîne une
                            possibilité d'erreur assez 6levée: des faussetes ont donc pu s'y  glisser.
                            Par ailleurs, certains de ces documents ne sont que des copies 8 peine
                            cr  améliorées D  de cartes précedentes. Si I'on compare la Carte du Canada
                            ou de la I\louve/le-hnce de Guillaume Delisle en 1703 (figure 30) avec sa
                            réédition revue et augmentée de 1783 (figure 31 1,  on constate que, mis à
                            part les lignes frontalières et quelques villes et villages de plus, surtout
                            aux  €rats-Unis, les deux cartes sont à peu prés identiques. Finalement,
                            en examinant ce type de carte, on doit tenir  compte du décalage qu'il
                            peut y avoir entre la  source d'information et la  représentation  cartogra-
                            phiqueZ6,

                                  À  cause  de  leur  potentiel de  diffusion,  les  productions carto-
                            graphiques doivent  faire  l'objet  d'une attention particulibre.  En effet,
                            comme elles sont  pour la  plupart  imprimées, on peut les utiliser  pour
                            propager une idée, un point de vue ou une revendication. D'ailleurs, si
                            I'on ktudiait les cartes sous cette optique, notamment en ce qui a trait B  la
                            reprksentation du Quebec sur  les documents publiés en Angleterre du-
                            rant le premier siécle suivant  la Conquète, on comprendrait sans doute
                            mieux la perception des Britanniques et, par conséquent, le motif de cer-
                            taines de leurs interventions.
                                  Synthétiser. Faire la  synthese, c'est  rassembler, &unir  plusieurs
                            Bléments en un tout cohérent. Cette fonction inclut donc toutes les autres,
                            et les documen~s cartographiques qui résultent de cette opération pour-
                            ront, a la rigueur, servir aux autres fonctions. En pratique, on n'a produit
                            que quelques auvres de synthèse au Québec, c'est-A-dire qui couvrent
                            l'ensemble du territoire occupé, à une échelle suffisamment grande (en-
                            tre 2 et 6 milles au pouce) pour représenter avec une précision relative les
                            élements  nécessaires aux  prises de décision. Ces  opératrons cartogra-
                            phiques sont en quelque sorte des recensements de l'espace organise.
                            D'ailleurs. les cartes que I'on considere comme des cartes de synthkse
                            sont toutes accompagnees de rapports, descriptions et recensements.



                                  26  Nous avons discuté de cetre question en cornmefilant les carres de Nicolas Bellin


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