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Nous avons choisi d'insister sur la fonction des cartes en relation
avec leurs é16ments de composition, mais aussi en rapport avec leur con-
texte de réatisation". Cette approche nous évite d'entrer dans un débat
terminologique qui nous éloignerait de notre ob~ectif'~. Nous souhaitons
prdsenter le plus simplement possible l'éventail des types de cartes et
plans produits au Québec, en faisant ressortir les différents moyens que
prend l'État pour influencer la production cartographique.
Parler d'approche théorique peut paraître incongru lorsque l'objet
de la demarche est un document qui devrait gtre le reflet de la réalité,
donc objectifI3. Depuis la parution de l'ouvrage de Robinson et Petchenik14,
de nombreux chercheurs se sont penchés sur la nature des cartes. On a
cherche à savoir si, en la considérant comme un langage, un systeme de
communication graphique ou une œuvre d'art, pour ne parler que de ces
interprétations, on pouvait en arriver B definir e.t à classifier de façon cohe-
rente l'ensemble de la production cartographique.
Pour certains. le problème semble ne jamais avoir existé. Par exem-
ple, dans les ouvrages classiques qui retracent l'histoire de la cartogra-
phie, comme ceux de Bagrow15, Libeault16, Kish" et Kupcikls, on se rend
compte que l'approche préconisée relbve essentiellement du contenu des
cartes en fonction de l'évolution des techniques et des grands mouve-
ments de l'humanité. Par ailleurs, si l'on se tourne vers des publications
comme celles de Heidenreichl9 et Thomson2*, on constate que, sous le
couvert d'une apparente contextualisation, dans le sens restreint d'asso-
cier des cartes à des événements pour ne pas dire a des actions d'éclat,
c'est encore la nature des documents qui prévaut.
11. Le contexte de realisation prend ici un sens beaucoup plus large que de lier simple-
ment une carie 8 un evbnement paniculier. qu'il soit poliiique. économique ou so-
cial II fautajouter cette influence externe I'iniiuence interne propre d la rdalisalion
de travaux cartographiques. Ainsi, les individus. leur formation, les regles da la pra-
tique sont autant de facteurs doni il faut tenir compte
12. En eflet. les autours ne sont pas unanimes quand II s'agit de dbfinir te champ d'erude
de la cartographie ancienne Comme nous l'avons vu precédemment, consid&rer la
carte comme un artefact. un langage ou une euvre d'an conduit habiluellement a
des conclusions diffbrentes au suiel de la nalure er de la fonction des cartes
13. Voir au chapitre 1 la discussion sur la cartographie. science ou technique.
14. Arthur H. ROBINSON et Barbara Bartz PETCHENIK (1976).
15. Leo BAGROW (1975).
16 André LIBEAULT ti968)
17. George KISH ( 1980)
18 Yvan KUPCIK l1981j.
19 Conrad E ~~EIDEN~~EICH (1981) et (1982)
20 Don W. THOMSON (2 966)