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D'autres auteurs, tel Jacob2', ont vu la fonction de la carte, mais ils
                                 sont parvenus difficilement  à appuyer leur démonstration sur le document
                                 lui-même. En effet, Jacob a bien indiqué l'ampleur du pouvoir que peut
                                 avoir la carte, mais sans illustrer le type de document utile à ce jeu d'in-
                                 fluence. Certains ouvrages. comme Eariy thematic mapping in the history
                                 of ~artography~~, abordé la question en précisant trois fonctions géne-
                                                ont
                                 rales de la carte:
                                       1  Archiver ou enregistrer des localisations et l'identification des éIéments
                                         du paysage gbographique ;
                                       2. Guider les voyageurs;
                                       3. Véhiculer des concepts abstraits. hypothétiques ou religieux23.
                                       Nous ne partageons pas le point de vue de Robinson. Sa distinc-
                                 tion des fonctions de la carte emprisonne celle-ci dans une perspective
                                 dichorom~que ou elle ne peut être qu'absolument objective (fonctions 1
                                 et 2) ou tout a  fait subjective ou imaginaire. D'ailleurs, on peut très bien
                                 exprimer un concept religieux tout en représentant des objets réels. Qu'il
                                 s'agisse d'une carte routière ou d'une carte des ressources naturelles. le
                                 choix des kléments représentés reléve de décisions ou de concepts rela-
                                 tifs à une perception du paysage. Les fonctions que présente Robinson
                                 minimisent le rôle du pouvoir sur la cartographie, ators qu'il est à peu prhs
                                 toujours présent dans le processus de production d'une carte:
                                       Nous libérons la lecrure des cartes des canons imposés par  la criiique
                                       traditionnelle de la cartographie fondée sur un  éventail d'oppositions bi-
                                       naires entre les cartes «vraies ou fausses )i, II précises ou erranees i), i( ob-
                                       jectives ou subjectives »,   (<  fidéles ou symboliques >I, ou encore  basées
                                       sur I'tr intégrité scientifique >i cornparativernenZ aux ({déformations idéolo-
                                       giques iiZ4.
                                       Une carte peut être à la fois vraie et fausse, et c'est pourquoi il faut
                                 tenter d'en extraire le message plutbt que de chercher à la classifier. Qu'une
                                 carte soit  iuste ou non importe peu si elle remplit la fonction que  l'on
                                 attend d'elle. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de bâtir no-
                                 tri rypologie en nous basant sur la fonction mgme des documents.








                                       21. Christian JKOB (19851 et (19881
                                       22  Anhur H ~OBi~sOhi (19821
                                       23, Anhur H. RORINSON 119821, p. 3.
                                       24  J. Brian HAI?LEY (198741, p. 277 Itrad. libre)
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