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ARCHIVES I>E QUBBEC 399
LETTRE AU PB~IDENT DU CONBEIL DE MARINE - (9 MAI 1753)
Paris 9 May 1753
Monsieur,
Je resu hier une lettre de M. Le Loutre dattée du 3 et du jour même qu'il
devoit s'embarquer. . . . . . . . . .il me mande qu'il s eu l'honneur de vous eerire,
et de vous informer que M. Le Dieu, destiné des L'année dru pour la mission de
lyisle St Jean, ne part point encore cette année parce que sa santé est derangée
et.qupil u'y faut plus compter, ce qui nous jette dans un très grand embaras.. .
sur le champ j'en ay averty M.M. les directeurs de cette maison, qui m'ont
dit n'avoir point de sujet pour remplacer M. Le Dieu. . . . . . a l'instant meme
j'ay ecris n hl M. les directeurs du Srminaire du S' Esprit, qui me sont venu
trouver ce matin et m'ont promis de me trouver un sujet, qui pourra partir
de luncly eu 8, 21 du courant, si vous le jugés a propos. et que vous vouliés
bien lui accorder le passage par les vaisseaux qui doivent partir de Rochefort,
selon les aparencm, au comment du mois prochain.
A I'egard de la gratification qu'il conviendrait d'accorder a ce mission-
naire, il paroitroit juste que M'les superieurs et directeurs des missions etran-
geres rendissent celle qu'ils ont touchée pour M. le Dieu dPs qu'il ne part pas,
mais sur cela Monsieur, je vous supplie de ne me pas commettre vis a vis
d'eux, et de leur donner sur cela les ordrcs qu'il vous plaira et B moy celles
qui me seront necessaires pour faire partir avec sureté le sujct qui doit rcm-
placer M.le Dieu, n'etant pas possible que trois sujets puissent suffire a pres
de 3000 habitans qui sont actuellement a l'isle St Jean et dans ses rlepen-
dances.. . . d'ailleursla Cour ayant fait cette année des depenses pour quatre
missionnaires il seroit triste qu'il ny en eut que trois et d'autant plus facheur
qu'il est absolument necaisaire qu'il y en ait un nombre suffisant non seille-
ment pour donner a ces habitans les secours spirituels, mais pour les porter et
les encourager a s'etablir, a se batir et a cultiver les terres qui leur sont con-
cedées, rlu moins d'abord par de simples permis pour subsister par eux mCmes.
et cesser d'etre a ehurge a la cour comme ils le sont depuis trois ans, faute de
miasionnaires qui les fixent et les forment en villages et en paroisses operation
egalement necessaire au bien de I'Etat et a celuy de la religion, et sans laquelle
il est inutile a la franee d'.vuir des colons ct des habitans, si on ne les applique
pas a cultiver la terre, et a former de nouveaux etablissemens pour attirer pe(l
a peb ceux qui restent enmre sous la domination des snglois qui (ri ils avoient
le meme avantage) en tireroient surement un grand party dans la portion de
la pcninsule, dont ils se sont mis en posilession, et dans laquelle la pluspart de
leurs habitans perissent faute d'etre faits au climat comme Ic sont les notres,
et voila, Monsieur ce qui Me fait desirer <le les conserver, et surtout de ler
employer utilement pour fournir par eux memer a leur propre subsistance et
pourvoir par la, a la décharge de I'Etat.
J'ay fait remettre hier au voiturier, pour la Rochelle, les chpeues et lcs
livres qui ont été accordés par la Cour . . . comme ces voituriers ne vont qua
la Rochelle et point jusqu'a Rochefort, j'ecris a M. d3Abbedie ordonnateur