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                              LETTRE AU PB~IDENT DU  CONBEIL DE  MARINE - (9 MAI 1753)



                                                                          Paris 9 May 1753

                          Monsieur,
                             Je resu hier une lettre de M. Le Loutre dattée du 3 et du jour  même qu'il
                         devoit s'embarquer. . . . . . . . . .il me mande qu'il s eu l'honneur  de vous eerire,
                          et de vous informer que M.  Le Dieu, destiné des L'année dru pour la mission de
                          lyisle St Jean, ne part point encore cette année parce que sa santé est derangée
                          et.qupil u'y  faut plus compter, ce qui nous jette dans un très grand embaras..  .
                          sur le champ j'en  ay averty  M.M.  les directeurs de cette  maison,  qui m'ont
                         dit n'avoir  point de sujet pour remplacer  M.  Le Dieu. . . . . . a l'instant  meme
                          j'ay  ecris n hl M. les directeurs du Srminaire du  S'  Esprit, qui me sont venu
                          trouver  ce  matin et m'ont  promis de me trouver  un  sujet,  qui pourra  partir
                          de luncly eu  8, 21 du  courant, si vous  le  jugés  a  propos.  et que vous  vouliés
                          bien lui accorder le passage  par les vaisseaux  qui doivent partir  de Rochefort,
                         selon  les aparencm,  au  comment du  mois  prochain.
                             A  I'egard  de la  gratification  qu'il  conviendrait  d'accorder  a  ce  mission-
                          naire,  il paroitroit juste  que M'les  superieurs et directeurs des missions  etran-
                          geres rendissent celle qu'ils  ont touchée pour  M. le Dieu dPs qu'il  ne part pas,
                          mais  sur  cela  Monsieur,  je  vous  supplie  de  ne  me  pas  commettre  vis  a  vis
                          d'eux,  et de leur  donner  sur cela  les ordrcs  qu'il  vous  plaira  et B  moy  celles
                          qui me seront necessaires  pour faire partir avec sureté  le sujct qui doit rcm-
                          placer  M.le  Dieu,  n'etant  pas  possible que trois sujets puissent suffire a pres
                          de  3000  habitans  qui  sont  actuellement  a  l'isle  St  Jean  et  dans ses  rlepen-
                          dances.. . . d'ailleursla  Cour ayant fait cette année  des depenses pour  quatre
                          missionnaires  il  seroit triste qu'il  ny en eut que trois et d'autant plus facheur
                          qu'il  est  absolument  necaisaire  qu'il  y  en  ait un  nombre suffisant non  seille-
                          ment pour  donner a ces habitans les secours spirituels,  mais pour les porter et
                          les  encourager  a  s'etablir,  a  se batir et a cultiver les terres qui leur sont con-
                          cedées, rlu moins d'abord  par  de simples permis pour subsister par eux mCmes.
                          et cesser  d'etre a  ehurge a la cour comme ils le sont depuis trois ans,  faute de
                          miasionnaires  qui les fixent et les forment en villages et en paroisses  operation
                          egalement necessaire au bien de I'Etat et a celuy de la religion, et sans laquelle
                          il est inutile a la franee d'.vuir  des colons ct des habitans, si on ne les applique
                          pas a cultiver  la terre, et a former de nouveaux etablissemens pour  attirer pe(l
                          a peb ceux qui restent enmre sous la domination des snglois qui (ri ils avoient
                          le  meme avantage) en tireroient  surement  un  grand  party  dans la portion  de
                          la pcninsule,  dont ils se sont mis en posilession, et dans laquelle la pluspart de
                          leurs  habitans  perissent  faute d'etre  faits au climat comme Ic  sont les notres,
                          et voila,  Monsieur  ce  qui Me  fait desirer  <le les  conserver,  et surtout de ler
                          employer  utilement  pour  fournir par  eux memer  a  leur  propre subsistance et
                          pourvoir  par  la,  a  la  décharge de I'Etat.
                             J'ay  fait  remettre hier  au voiturier,  pour  la Rochelle,  les chpeues et lcs
                          livres  qui ont été accordés par  la Cour . . . comme ces voituriers ne vont qua
                          la Rochelle  et point  jusqu'a  Rochefort,  j'ecris  a  M.  d3Abbedie ordonnateur
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