Page 68 - monseigneur
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entendu que cette amourette d'une petite jeune fille n'a jamais
été connue de personne! C'est ce papier qui a la primeur de ce
gentil souvenir. Il avait l'âge de mon frère aîné; il aurait été
bien étonné de lire dans ce petit coeur fou, fou! Une autre
tante, Cédélie, a marié Louis Girard. Ils ont demeuré à
Yamaska quelque tem ps ; mon oncle était ouvrier, mais eux
aussi, leurs enfants sont aux États. Mon père, François, était
le deuxième des garçons. Il y a eu l'oncle Émile, dont j'ai
parlé, et les quatre derniers. Ma tante Émérance, qui a marié
Louis Fontaine, un homme gai aux cheveux roux. Je ne me
rappelle pas son métier. J'ai correspondu longtemps avec le
plus âgé de mes cousins, Edmour. C'était le temps des cartes
postales illustrées, avec légendes. C'était amusant et il écrivait
bien.
Ma tante a eu bien des malheurs avant d'aller finir ses
jours aux États. Après la mort de mon oncle, elle est allée
demeurer en Ontario, à Cochrane. Ils ont failli périr par le
feu. Pour se protéger, les gens se tenaient dans le lac, avec des
couvertures imbibées d'eau sur la tête. Le feu entourait tout le
village. Ma tante en est restée un peu perdue. Ils ont dO s'exi-
ler aux États, eux aussi. Mon autre tante, Emma, a marié
Adolphe Tanguay. Après un séjour dans les Cantons de l'Est,
j Is sont venus demeurer à Saint-Lambert, près de Montréal.
J'ai correspondu aussi avec l'aînée des filles, Alice, décédée en
1973. La deuxième, Blanche, une jolie blonde, est décédée elle
aussi, il n'y a pas longtemps. Elle était mariée à M. Quintal,
également décédé en 1972. Alice, mariée à M. Rajotte, était
impotente, à ce qu'on m'a dit. Elle avait deux ans de plus que
moi. Les autres, je ne les connais pas.
Et puis l'oncle Michel, qui avait onze ans au mariage de
mes parents, et l'oncle Arthur, le dernier, marié vieux garçon
avec une vieille fille aussi, aux États. Ils ont eu des enfants,
deux garçons et une fille, mais je ne les connais pas. S'appel-
lent-ils toujours Morvan? Il paraît que oui!
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