Page 172 - monseigneur
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La Revue moderne et je lisais toujours le roman-feuilleton. Et
j'entretenais ma maison. J'ai, auvent u des petites bonnes;
cela m'a bien aidée. C'est duns ce lemp -là que j'ai dit à
mon mari: «Tu m'achètes une machine à coudre... » Ce
qu'il a fait aussitôt!
Upton revenait de son inspection le vendredi soir et ça pas-
sait le reste de la semaine. ~'la mère 't retournée chez elle
prendre la besogne en main. Mme irier était repartie et
mon frère bien soulagé car c' st maman qui conduisait enco-
re tout dans la maison et c'est elle qui faisait les gros ouvrages,
comme miner le poêle, laver le grand plancher de la cuisine,
faire le jardin, aller aux champ' etc. Elle avait une vraie santé
et ne se plaignait pas. Ma belle-soeur déplorait de ne pouvoir
l'aider plus, mais elle ne pouvait fair 1 ieux. J::ndurer que son
mari se fasse conduire encore par. a mère, elle ne devait pas
toujours aimer ça... mais c'était une vraie femme en or, du
bon pain! Upton l'a bien taquinée. Son bébé, François, était
gras, plein de bourrelets; Upton isait:« Marie-Anne, va
chercher le plat à vaisselle pour tr nsporter. »Elle riait, ça
ne l'offensait pas, elle connaissait Upton.
En août 1914, la guerre a été déclarée. Mon mari, inspec-
teur de fromageries, était ex~mpté par le fait même, ainsi que
mes frères qui étaient fromag' r el été-là aussi, Mlle
Drouin, de Montréal, est venue pa 'ser une semaine de vacan-
ces. Ç'a été très agréable. Je m'étais fait quelques amies,
mais je n'étais pas très sociable, étant toujours gênée. Lpton
avait vendu son cheval et sa voiture à un garçon du village. Il
s'était acheté une auto Ford. Ceci se pa sait en 1915. Les
Baril, ses amis, s'en étaient procuré une eux aussi. C'était les
premières autos que nous voyions dans la paroisse. Les
dépenses d'U pton étant payées par le gouvernement, ce n'était
donc rien d'extravagant. Quand il est arriv' en face de la
maison, me chercher pour monter dans ce véhicule haut sur
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