Page 10 - monseigneur
P. 10
Le gros «tâbe »(arbre) au bas de la côte devant chez nous. C'était un lieu de ren-
dez-vous pour toutes occasions.
min montait et faisait une petite côte; le terrain était plus
élevé. Le chenail s'étant éloigné, il y avait plusieurs maisons
habitées, pour la plupart par des journaliers et des poisson-
niers (pêcheurs). Après cet îlot de maisons, le chenail reve-
nait prendre sa place près de la côte et du chemin. Là, il fai-
sait un petit croche qui avait obligé le chemin à se reculer. Il
continuait ensuite en se mourant tranquillement jusqu'à la
baie Lavallière. Nous restions donc dans le bout de la pa~
roisse.
La largeur de notre terre était à l'est de la maison, en
allant vers le village. Je pense que nous avions un arpent et
demi sur quarante arpents de long. Nous avions beaucoup de
bois. Mon père a fait pas mal de défrichage, de l'abattis pour
agrandir la terre pour les semences.
La maison que nous habitions était comme toutes les
autres du rang, c'est-à-dire à toit français. Toit en pente
avec une allonge, extension de la grand-maison mais moins
large et moins haute. L'été, nous habitions cette allonge qui
nous servait de débarras l'hiver. Le mois d'octobre venu, nous
15