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Considérant les  résultats très  différents, voire  même contradictoires, obtenus  par  ces  historiens et
           chercheurs, il s'avère nécessaire d'établir  la méthodologie qu'ils ont employée et les sources consultées.

                François  Rameau de  Saint-Père, pour  présenter un premier tableau  de  I'immigration française  au
           Canada, utilise un document que lui avait remis M. Pierre Margry. Ces données proviennent des recherches
           de I'abbé Jean-Baptiste Ferland. Le nombre d'immigrants cité par Rameau de Saint-Père fut puisé dans les
           actes de mariage de Nouvelle-France, de 1640 à 1670. Ce relevé couvre partiellement la région de Québec.
                François-Xavier Garneau, notre historien national, n'étudia, pour sa part, que la période des origines à
            1700. Ces chiffres proviennent de la consultation des actes notariés (contrats de mariage) du XVIIe siècle. Ils
           sont le résultat de recherches effectuées dans 33 des 35 greffes de notaires conservés au palais de justice de
           Québec.  Garneau  n'a  donc  pas  tenu  compte  des  greffes  des  districts  judiciaires  de  Montréal  et  des
           Trois-Rivières.
                Stanislas Lortie fut le premier à bénéficier de l'oeuvre monumentale de Mgr Cyprien Tanguay, l'imposant
           Dictionnaire  généalogique  des  familles  canadiennes  ,  pour  établir  l'origine  des  colons  installés  en
           Nouvelle-France. De plus, I'abbé Lortie utilisa d'autres sources comme le rôle général de la recrue de 1653
           pour Montréal, les registres d'état civil du district de Québec et le registre des confirmations de Mgr de Laval.
           Comme Garneau, I'abbé Lortie concentra ses recherches sur le XVIIe siècle. Pour combler la période de 1700
           à 1765, nous avons ajouté les données d'Édouard-zotique Massicotte, qui étudia la période postérieure à
           1700. Dans leurs recherches respectives, ces deux historiens ont omis la consultation des greffes de notaires
           du régime français.

                Benjamin Sulte, dans son étude <<  Les Bretons en Canada ))  publiée en 191 0 dans les Mémoires de la
           Société royale du Canada  s'est  référé au  Dictionnaire généalogique des familles canadiennes  de Mgr
           Tanguay  pour  nous  dévoiler  ces  résultats.  Sa  recherche  comporte  plusieurs  omissions  résultant  de
           l'inexactitude de l'orthographe des noms de lieu recensés par Mgr Tanguay. De plus, Benjamin Sulte n'a pas
           consulté d'autres sources. C'est aussi Sulte qui, en conclusion de sa recherche, affirme que l'immigration
           bretonne ne peut avoir dépassé quatre cents  personnes. Son argument fut  repris par  le chanoine  Lionel
           Groulx et le généalogiste Gérard Malchelosse.

                Archange  Godbout est  celui dont  les recherches sur nos origines demeurent présentement les plus
           réalistes. Grâce  à son  imposant  fonds  de documentation, ses  longues années  de  recherche  dans  nos
           archives et celles des départements de France, il fut en mesure d'apporter de nouvelles données acceptées
           par la plupart de nos historiens. Pour arriver à des résultats concrets le père Godbout a fouillé la presque
           totalité  des  sources  archivistiques existantes. Toutefois,  l'ampleur de  la  recherche ne lui  permettait  pas
           d'approfondir le sujet au niveau de chaque province, mis à part la région de La Rochelle sur laquelle il publia
           une étude spécifique. Son fonds d'archives considérable demeure une précieuse source de documentation
           sur nos origines.
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