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LES TRÉSORS DU CRCCF




            De plus, Suzanne Joubert a publié deux ouvrages.
            L’Éloge de l’inactualité (2000), livre de réflexion sur l’art
            et la peinture dont le CRCCF conserve les premiers
            manuscrits olographes ainsi que la dernière version
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            dactylographiée , de même que Créer: ce qu’en disent
            les artistes (2015), dont il est possible de consulter les
            premiers essais manuscrits olographes et dactylographiés
            avec de nombreux thèmes non retenus dans la
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            version publiée . Plusieurs dossiers documentent la
            rédaction et la publication de cet ouvrage, que ce soit
            avec des entrevues enregistrées avec tous les artistes
            ayant contribué au livre, de la correspondance, des
            communiqués de presse et des copies annotées du livre.


            Si le fonds de Suzanne Joubert illustre une activité de
            plume professionnelle avec des textes destinés à la
            publication, il révèle aussi une écriture plus intime.
            Ainsi, pendant la crise du verglas de 1998, l’artiste a
            tenu un journal dans lequel elle notait ses réflexions
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            personnelles . Des notes littéraires, des chansons et des
            poèmes sont également conservés au CRCCF .
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            Le texte reproduit ici expose certains thèmes chers à
            l’artiste, tels que la mémoire, le temps cyclique où vie   Texte de Suzanne Joubert, 1984. Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds
                                                                   Suzanne Joubert (P349-S6-D7-M222-31).
            et mort se côtoient en harmonie et le désir qui est, pour
            Joubert, le moteur de la création :                    planification et le déroulement des expositions
                                                                   auxquelles elle a participé.
               Un seul moteur aussi : un désir très ancien, comme
               disait Marcelle Ferron, parfois obscur mais inaltérable,   Dès les années 1970 et 1980, Joubert participe à
               qui peut se comparer à l’amour comme puissance de   des expositions de groupe, notamment à Ottawa
               motivation. De désir, cette motivation devient la vie
               même de l’artiste et lui permet de faire des efforts   (Expo-Inventaire #1, 1975; Artfemme, 1982; Circa 86,
               déraisonnables, de se priver de beaucoup de choses,   1986), à Montréal (Actuelles, 1983-1984; La Maison,
               de ne jamais lâcher et, mieux encore, de troubler son   1985; L’Élément humain, 1988-1989) et même à Paris
               plaisir et sa récompense là-dedans, sans trop attendre   (Solitudes de l’Outaouais, 1983). Par ailleurs, 1988
               de retour .                                         s’avère une année charnière en matière d’exposition,
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                                                                   puisqu’il s’agit du moment où elle expose pour la
            Exposer                                                première fois en solo, à la Galerie Ufundi . C’est
                                                                                                         16
                                                                   à partir de ce moment qu’elle se consacre presque
            Le travail des artistes implique, de par sa nature,
            d’aller à la rencontre des autres : les expositions font   exclusivement au travail en atelier. Plusieurs autres
            partie de ces moments de rencontre. Le fonds Joubert   expositions en solo vont suivre, telles que celle à
            documente soigneusement la participation de l’artiste à   la Robertson Galleries (Ottawa, 1990) et au Musée
            des expositions collectives et personnelles, au Canada   de Mont-St-Hilaire (1998). Deux dossiers du fonds
            et à l’étranger. Correspondance, textes de présentation   révèlent également la visibilité de Joubert sur la
            des œuvres, cartons d’invitation, listes d’invités et de   scène internationale. On peut en effet se renseigner
            participants, listes d’œuvres, contrats, photographies   sur l’exposition « Century Gallery » à Los Angeles
            font partie des archives permettant de comprendre la   ou sur une exposition qui a eu lieu à Mandelieu en
                                                                   France .
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            11  P349D2_5 et P349D2_6 – Fonds Suzanne Joubert, manuscrits olographes
              et version dactylographiée.                          Un autre moment important de la trajectoire de
            12  P349D2_7 Fonds Suzanne Joubert, essais
            13  P349C2_7 Fonds Suzanne Joubert, réflexions personnelles.  Joubert est son déménagement de l’Outaouais vers
            14  P349D2 Fonds Suzanne Joubert, notes, chansons et poèmes.
            15  Suzanne Joubert. (1997). Démarche artistique. Repéré à https://www.  16  P349C6_1_10 Fonds Suzanne Joubert, exposition solo.
              collectionscanada.gc.ca/eppp-archive/100/205/301/ic/cdc/waic/sujoub/  17  P349C6_2_3 pour l’exposition à Los Angeles et P349C6_2_20 pour
              sujoub_s_f.htm.                                         l’exposition en France. Fonds Suzanne Joubert.

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