Page 215 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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SECTION 1.    MUNICIPALITÉS.


           1. il perçu hsto?'igue de liétabhsSfment du 1'égime municipal.


            Dnns le système judiciail"e de la prov.ince de Québec le droit muni-
                                                               i
       cipal occupe Ulle pJace considérablfl, puisque l'administration des quelques
       1100 municipalités rurales est réglée par le Code m·u.nicipal.
            Pendant toute la durée de l'occupation française en la NouvelIe-
       Franc~~, le système municipal y fut inconnu j tout au plus y eut-il, pen,·
       dant ptlU d'années (de 1647 à, 1661) dn.ns les viUes de Montréal, de
       Québec et de Trois-Rivières, des Syndic8 dl habitatùms chargés de sur-
       veiller les intérêts du peuple;  lIlUi8 l'administration de ces officier.
       fut do courte durée.   Frontenac, sur les insh'Uctions de Colbert, les
       fit Aupprimer grn.du(~Hement.  Le Conseil Sou,vemin, en 1636 élisait ;1,
                                                                    1
       Q1l6ber"  un mn,ire ct deux échcvins; le maintien en office de ces fonc-
       tionnu.ires deva,it. aURsi, être éphémère: ils 1"ésignèrent bientôt sous la
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       'pJ'easion de cerhLines influences supérieures,  En somme, sous le r6gime
       français, on vit iei la r6pétition de la centralisation du pouvoir 4ui !:le
       manifestait alors (m l''l'ance, et qui attpignit son apog6e ~ous le règne
       de Louis Xln et de son -tUs.   Dans la Nouvel1 -Fran e, le intérêts du
       peuple furent cOllcentrés entre les mains du COl'tieil  L. ouverain et de
       l'Intendant.
            Ap1'(~~ la ceslSion, le Bas-Canada fut longtemps gouverné à peu près
       de ]11 même façon qu'auparavant,    C'est en 1840 que le Conseil spécial
       de Lord Sydenbnm, après la suspension de la constitution du Bas-
       Canada, ft la suite ùes troubles de 1837-38, dota la province d'auto-
       rités municipales ou looates.
           Mais com.me eette ordonnance était décrétée au lendemain des
       jours sombres de 1837-38, le peup~e has-canadif\ll, craignant un nou~
       veau piège, fit llne )'ude opposition :\ cett.e innova,t.ion; en ontre)
       cette mesure arrivt1it en même temps que l'Acte d'Union imposé par
       Londres, et dont le hut avoué était de faÏ1'e disparaître l'influence fran-
       ~~aise au pays.  Le gouverneur nommait le prMet, ie trésorier, l'inspec-
       teur et le I1;reffier; de p.lUl!\ il avait droit de l:clo et de di ·solution. Le
       conseil n'était donc qu'uu instrument entre 8 ~ mains; c'était un si-
       mulacr' odieux de gouvernement populaire,     A cette date, le souvenir
       des exactions et de la concussion d'un Bigot n'était pas encore éteint,
       et l'on compl'endra que les habitants du Bas-Canada avaient quelques
       raisons de se dMier dp, ce qu'ils appelaient une nouvelle 'Imacbine   Ù
       taxer". Aussi ne ff1Ilut-iJ~ rien moil;ls que l'influence de M. A,-N. Morin
       --que l'on doit considérer à bon droit commo le père de la loi des muni-
       cipalités de 1845-pO'l.lr fa;ire accepter cette nouvelle législation.
           Il est bon de faire remarquer ici que les amendements de 184.S
       contribuèrent pOUl' beaucoup à l'encire cette mesure moins impopulaire,
       puisqu'ils donnaient au peuple le pouvoir de choisir tous les officiers du
       Conseil, tandis que; d'après la loi originale (1840), ces officiers étaient
       nommés pal" le gouvel'l1eUr, chaque parois~e'n'ayant pour privilège que
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