Page 220 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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6ème PARTIE
GOUVERNEMENT-ADMINISTRATION
SECTION A.-ORGANISATION POLITIQUE, MUNICIPALE, SCOLAIRE
JUDICIAIRE ET ECCLÉSIASTIQUE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC.
PAR C.-J. MAGNAN, INSPECTEUR GÉNÉRAL DES ÉCOLES CATHOLiQUES.
Résumé de l'histoire constitutionnelle du Canada. (1).
Le Canada, découvert par Jacques Cartier en 1534 et colonisé par
Champlain (1608-1635), était autrefois une colonie française; c'est
pourquoi notre pays s'est appelé la Nouvelle-France jusqu'en 1760,
époque de son abandon par notre ancienne mère patrie, la France.
Sous le régime français, les vice-rois gouvernèrent la colonie de 1540
à 1608. De cette date à 1648 les affaires du pays furent confiées à des
gouverneurs et aux compagnies de commerce.
Le premier gouvernement qui ait été donné à la Nouvelle-France
fut le Conseil de Québec, établi en 1648. Ce conseil était composé du
gouverneur général, du supérieur des Jésuites, de trois habitants (2) et
des gouverneurs de Montréal et des Trois-Rivières.
En 1663, le roi Louis XIV abolissait le Conseil de Québec et créait,
par édit spécial, le Conseil supérieur ou souverain. Ce nouveau gou-
vernement se composait du gouverneur, de l'évêque, de l'intendant,
d'un procureur-général, d'un greffier et de quatre autres conseillers
nommés par le gouverneur, l'évêque et l'intendant. Ce conseil était
chargé d'administrer la justice et de régler le commerce local. Il fut
maintenu jusqu'à la cession de notre pays à l'Angleterre, en 1760.
De 1760 à 1763, le pays subit la régime militaire. De 1763 à 1774,
le gouvernement civil absolu est imposé. De 1774 à 1791, le gouverne-
ment législatif. Durant cette période, un peu plus douce que les deux
précédentes, les affaires publiques sont administrées par de simples
employés civils, sous la direction d'un Conseil exécutif dont les membres
(1) Dans j'Annuaire statistique de 1914 (1ère année), un chapitre a été consacré au GOUVERNEMENT
et ADMINISTRATION, où l'on cite M. Alex. Girard: "La Province de Québec" (1905). Je crois de mon
devoir de rappeler que dans son ouvrage M. Girard a cité copieusement mon "Manuel de Droit civique"
(1895), avec ma permission, d'ailleurs. Mais l'absence de guillemets jette de la confusion, et je ne vou-
drais pas laisser croire que c'est moi qui cite M. Girard, sans l'indiquer, dans le modeste travail qui suit.
(2) On donna, dès l'origine de notre pays, le nom d'habitants aux Français venus au Canada
avec l'intention de s'y fixer. Dès les premières générations nées dans la colonie, les habitants s'appelèrent
Canadiens. Et, dans la suite, le mot habitant devint synonyme de cuItiv8\eur.