Page 58 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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secours. li courut aussitôt chez le bedeau, le priant de sonner
                                    l'alarme, tandis que lui avertirait ses plus proches voisins.
                                      Ce ne fut bien vite que mouvement et confusion: les
                                    hommes couraient çà et là sans aucun but arrêté; les femmes,
                                    les enfants criaient et se lamentaient; les chiens aboyaient,
                                    hurlaient sur tous les tons de la gamme canine; en sorte que
                                    le capitaine, que son expérience désignait comme devant di·
                                    riger les moyens de sauvetage, eut bien de la peine à se
                                    faire entendre.
                                      Cependant, sur l'ordre de Marcheterre, les uns courent
                                    chercher des câbles, cordes, planches et madriers, tandis que
                                    d'autres dépouillent les clôtures, les bûchers de leurs écorces
                                    de cèdre et de bouleau, pour les convertir en torches. La
                                    scène s'anime de plus en plus; et à la lumière de cinquante
                                    flambeaux qui jettent au loin leur éclat vif et étincelant, la
                                    multitude se répand le long du rivage jusqu'à l'endroit indi-
                                    qué par le vieux marin.
                                      Dumais, qui avait attendu avec assez de patience l'arrivée
                                   des secours, leur cria, quand il fut à portée de se faire en-
                                    tendre, de se hâter, car il entendait sous l'eau des bruits
                                   sourds qui semblaient venir de loin, vers l'embouchure de
                                   la rivière.
                                     -  Il n'y a pas un instant à perdre, mes amis, dit le vieu:<
                                   capitaine, car tout annonce la débâcle.
                                     Des hommes moins expérimentés que lui voulurent aussi.
                                   tôt pousser sur la glace, sans les lier ensemble, les matériaux:
                                   qu'ils avaient apportés; mais il s'y opposa, car la rivière était
                                   pleine de crevasses, et de plus le glaçon. sur lequel Dumais
                                   était assis, se trouvait isolé d'un côté par les fragments que
                                   le cheval avait brisés dans sa lutte avant de disparaître, et,
                                   de l'autre, par une large mare d'eau qui en interdisait l'ap-
                                   proche. Marcheterre, qui savait la débâcle non seulement
                                   mévitable, mais même imminente d'un moment à l'autre, ne
                                   voulait pas exposer la vie de tant de personnes sans avoir pris
                                   toutes les précautions que sa longue expérience lui dictait.
                                     Les uns se mettent alors à encocher à coups de hache les
                                   planches et les madriers; les autres les lient de bout en bout;
                                   quelques-uns, le capitaine en tête, les halent sur la glace, tan-
                                   dis que d'autres les poussent du rivage. Ce pont improvisé
                                   était à peine à cinquante pieds de la rive que le vieux marin
                                   leur cria: Maintenant, mes garçons. que des hommes alertes
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