Page 22 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 22
LES ANCIENS CANADIENS 23
- Me aois-tu assez lâche, lui dit Atché, pour lrapper un
enlant plus jeune et beaucoup plus laible que moi?
- Tiens, dit Jules, tu es donc comme moi? jamais une
chiquenaude à un petit. Une bonne taclée avec ceux de mon
age et même plus agés que moi, et ensuite on se donne la main,
et on n'y pense plus.
Tu sais, ce larceut de Chavigny, continua Jules: il est pour-
tant plus agé que moi, mais il est si faible, si malingre, que je
n'ai jamais eu le cœur de le frapper, quoiqu'il m'ait joué un de
ces tours qu'on ne pardonne guère, à moins d'être un saint
François de Sales. Imagine-toi qu'il accourt vers moi mut
essoufflé, en me disant: Je viens d'escamoter un œuf à ce
gourmand de Létourneau, qui l'avait volé au grand réfectoire.
Vite, cache-le, il me poursuit.
- Et où veux-tu que je le cache? lui dis-je.
- Dans ton chapeau, réplique-toi!; il n'aura jamais l'idée
de le chercher là.
Je suis assez sot pour le croire; j'aurais d~ m'en méfier,
puisqu'il m'en priait.
Létourneau arrive à la course, et m'assène, sans cérémonie,
un coup sur la tête. Le diable d'œuf m'aveugle, et je puis re
certiJier que je ne sentais pas la rose: c'érait un œuf couvé, que
Chavigny avait trouvé dans un nid de poule abandonné depuis
un mois probablement. J'en fus quitte pour la perte d'un
chapeau, d'un gilet et d'autres vêtements. Eh bien, le premier
mouvement de colère passé, je finis par en rire.
[Mais les flacances approchaient. Un soir Jules pm
tI part son ami Arché, pour l'II lire une Imre quJ
étonna beaucoup ce dernier, le remplir de plaisir...
et d'émotion. Monsieur d'HabeNIÜle inflirait le
jeune écossais tI flen;r passer, dans son domaine, toutes
les flacances dont il POU"air disposer, durant son