Page 20 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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LBS ANCIENS CANADIENS 21
A la récréation du soir, Dubuc était libéré de toute inquiétude
du côté de son aimable père.
- Maïs, souviens-toi, dit d'Haberville, que tu el daos mes
dettes pour le coup de pied.
- Tiens, mon cher ami, dit Dubuc très affeaé, paie-toi tout
de luite: casse-moi la tête ou les reins avec ce fourgon, mais
finissons-en: penser que tu me gardes de la rancune, après le
service que tu m'as rendu, serait un trop grand supplice pour
moi.
- En voilà encore un caribou, celui-là, dit l'enfant, de croire
que je garde rancune à quelqu'un parce que je lui dois une
douceur de ma façon! Est-ce comme cela que tu le prends?
alor! ta main, et n'y pensons plus. Tu pourras te vanter
toujours d'être le seul qui m'aura égratigné sans que j'aie tiré
le sang.
Cela dit, il lui saute sur les épaules, comme un linge, lui
tire un peu les cheveux pour acquit de conscience, et coun
rejoindre la bande joyeuse qui l'attendait.
Archibald de Locheill, mftri par de cruelles épreuves, et
panant d'un caractère plus froid, plus réservé que les enfants
de son âge, ne sut d'abord, à son entrée au collège, s'il devait
rire ou se fâcher des espiègleries d'un petit lutin qui semblait
l'avoir pris pour point de mire et ne lui laissait aucun repos.
I! ignorait que c'était la manière de Jules de prouver sa
tendresse à ceux qu'il aimait le plus. Arché enfin, poussé à
bout, lui dit un jour:
- Sais-tu que tu ferais perdre patience à un saint; vraimenr,
tu me mets quelquefois au désespoir.
- Il y a pourtant un remède à tes maux, dit Jules: la peau
me démange, donne·moi une bonne raclée, et je te Iaisserai
en paix: c'est chose facile à toi, qui es fon comme un Hercule.
En elfer, de Locheill, habitué dès la plus tendre enfance aux
rudes exercices des jeunes montagnards de son pays, était, à
quatorze ans, d'une force prodigieuse pour son âge.