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SA1NTE-MARIE
d'être présenté à une jeune Parisienne, Mathurine
Gouard. Celle-ci était de la paroisse Saint-Sulpice, dont
elle avait probablement connu le curé, nul autre que
Jean-Jacques Olier, l'un des plus méritoires artisans de
la fondation de Ville-Marie.
Mathurine était une fille du roi, car, au recense-
ment de 1667, on mentionne chez les filles de la
Congrégation la présence de quatre filles à marier,
dont Marguerite Couar!, mais il y a sans doute erreur
quant au prénom: il n'est pas toujours facile de déchif-
frer les vieux documents. C'était donc une pupille de
Marguerite Bourgeoys.
Le 21 mai 1667, le notaire Bénigne Basset se pré-
sente à la maison de la Congrégation pour y rédiger le
contrat de mariage de Louis et de Mathurine. Dix jours
plus tard, le curé-missionnaire Gilles Perot bénit l'u-
nion. Sept témoin signent l'acte, dont Jacques Le Ber
qui, arrivé dix an plus tôt, était devenu l'un des plus
importants marchands de la colonie.
Est-ce le pre~tige de l'uniforme qui conquit le
cœur de Mathurine? Loui faisait toujour partie de la
compagnie de M. de La Varenne, mais il était à la veille
de la quitter. En attendant de se fixer, les époux purent
sans dout subsister grâce à la dot royale de 100 livres
que Mathurine avait reçue et la prime de même impor-
tance accordée aux oldats qui choi. is. aient de s'établir
plutôt que de rentrer en France; cellx-ci recevaient éga-
lement des provisions et des vivres pour la durée d'une
année.
Louis avait-il la bougeotte? Serait-ce plutôt qu'il
refusait de laisser passer toute occasion prometteuse
qui se présentait? Jusqu'à la fin du siècle, il achètera,
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