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nouvelles divisions, adoptees par la Chambre d'assemblée en 1829, sui-
                                vent habituellement les limites des cantons et des seigneuries. Bouchette
                                est donc en mesure de les tracer convenablement sur sa carte de  1831.
                                D'ailleurs, le  fait qu'il ait travaillé h  la conception de ces divisions ainsi
                                qu'au  tracé de  la frontière américaine explique probablement que seuls
                                ces traces soient rehaussés de couleur. Si Bouchette a pris soin d'indi-
                                quer certains endroits où il a mené des explorations, comme aux environs
                                de la rivière Restig~uche'~. pourquoi n'insisterait-il  pas sur d'autres 614-
                                ments pour lesquels il a fourni un apport personnel? D'autant plus que les
                                demandes du gouverneur  concernant  les projets de  division assurent
                                Bouchette de son intérgt pour cette question.
                                      Les limites de seigneuries  posent sans doute 3 Bovchette bien
                                des difficultés puisque, en principe,  l'État  n'a  pas besoin des plans de
                                seigneuries. sauf  celles  dont  il est propriétaire.  Cependant,  Bouchette
                                dispose des cartes  de  synthèse  précbdentes  sur lesquel~es elles  sont
                                représentées. En outre, il a probablement consultb, s'il n'en a pas eu de
                                copie, les plans que la plupart des seigneurs ont fait dresser ti  la fin du
                                xviii~ou au début du xixesibcle. afin de satisfaire A  la demande du gouver-
                                nement. II compte aussi sur les plans des seigneuries des jesuites, dres-
                                sés au cours des années 1750 et copies par les arpenteurs du Bureau de
                                l'arpenteur gén4ral en 1 788i3,  lors de la prise en charge de ces propridt6s
                                par le Comité des terres de la Couronne. Comme on l'a vu, \'État réclame
                                des propribtaires, a quelques reprises, une preuve de possession de leurs
                                seigneuries avec les details de leur Btendue. De plus, afin d'ouvrir des
                                cantons derriére les seigneuries. la Couronne exige des propri6,taires qu'ils
                                fassent arpenter les limites exterieures de leurs d~rnaines'~, en accep-
                                tant  d'en  partager  les fraisT5. Le trace  exact  des limites de  plusieurs




                                       12. Bouchette indique sur ses canes certains lieux qu'il a explorbs.
                                       13  Les ANOU conservent  uns vingtaine de ces  plans. Voir ANO-O. €21. Ministére
                                         des Terres et Forëts. Semice de I'arpenlage. serie Biens des ~bsuites, plans nos 56-
                                          73. 1750-1824.
                                       14  Au debut du RBgime français, rares sont les seigneurs qui font arpenter la totalité
                                         de leur seigneurie  Celles-ci Btanlpour la plupan situbes en front du fleuve ou d'une
                                          rivibre importante, on se contente généralement d'en délimiter la largeur. Souvent
                                          d'ailleurs,  la profondeur est telle qu'aucun arpenteur ne s'aventurerait  aussi loin
                                         dans le seul but de d6terminer la limite entre la terre d'un soigneur et un territoire
                                          fréquenté par les Amhrindiens et les trappeurs. Ce n'est qu'A compter des annbes
                                          17 10 que certa;ris  seigneurs font canographier leurs seigneuries. mals ce mouve-
                                          ment n'est pas géndralisd et la plupart se  conrenteni de croquis de I'ensemble.
                                         avec des plans plus d8ta;llbs pour les secteurs occupés. Quelques-uns de ces plans
                                          se trouvent encore dans les greltes des arpenteurs en fonclioo A cette Bpoque.
                                       15  S'appuyant sur  le droit français  au sujet de la mitoyennete et des responsabilit&s
                                          panag6es quant au mesurage, le gouvernement olfre au seigneur d~ partager les
                                          frais d'arpentage, comme l'indique une lettre adressde A Holland en 1793.
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