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Quant aux cartes de synthbse, Bouchette les a évidemment en
maln puisqu'elles ont été réalisées par son « département ii. C'est d'ailleurs
par rapport a ces cartes que Bouchette situe sa propre production, en
l'annonçant comme une nouveauté dont le contenu et même l'échelle
sont originaux et surpassent tout ce qui la précéde.
Ces cartes de synthèse sont la pierre angulaire de notre analyse
puisqu'elles constituent le point de convergence dans l'application de la
grille des fonctions cartographiques. En effet, elles sont représentatives
de l'ensemble de la production et des fonctions cartographiques de I'épc
que étudide, tout comme elles contiennent des éléments appartenant à
chacune des fonctions définies. Elles servent donc de transition entre
deux échelles d'analyse : la premiére, qui se rapporte B la production dans
son ensemble, et la seconde, au contenu d'une carte. C'est pourquoi le
chapitre 8 du présent ouvrage est entiérement consacré aux canes de
synthkse.
8ouchette utilise h peu près tous les types de documents regrou-
pés sous cette fonction. II dispose de canes à petite échelle montrant le
continent ou l'une de ses parties, sur lesquelles sont transcrites les fron-
tiéres entre les États et les provinces. De plus, il a accés des plans à
grande échelle réalis4s par différents arpenteurs, pour le compte du gou-
verneur et sous la direction du Bureau de l'arpenteur g4néral. Parmi ces
travaux, on compte entre autres des cartes et plans rkalisbs par Collins
entre 1771 et 1774 (figure 351, par Holland au cours des années 1780.
ainsi que par Bouchette en 1821 (figure 36). Bouchette Bmet d'ailleurs
une opinion lorsqu'il trace la frontière canado-amdricaine sur ses cartes:
si on (les Britanniques) l'avait éc0ut4~, sans doute la province couvrirait-
8 On ne sait exactement pour quelle raison, mais Bouchette a ét6 remplacé par un
astronome allemand. le docleur Johan Ludwig riarks. engage par la Couronne bri-
rannique pour la d6limitation de la frontibre en 1818 Bouchette avait Btl
cornmissionn4 par le roi. mais il semble que d'autres influences soient intervenues
auprés du gouveinemsni afin de I'bcarrer de ce projet Dans son curriculum vit=,
qu'il a lui-meme dresse et pub116 vers 1835 (Sketch of the chiel leatures of 1hB
services of Joseph Soucherre esq.), Boucheite mentionne qu'il a été malade. mais
ses acliuitbs pour le Bureau au cours de la mème période conftrment qu'il n'était
sûrement pas trés atteint. II connaissait mieux La région et le problbme que le doc-
teur Tiarks, mais ce dernier avaii, semble-t-il, plus d'influence Ce n'esr ceriaine-
men1 pas sa compelence qui Btait en cause. puisqu'on venait de le reconnai'ire sur
le plan scienrifique grhce A sa publication et qu'il a conçerv8 son poste d'arpenteur
g6néral