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Ci( humanité » des grands phitosophes (Aristote, Platon ou Socrate) serait
                           devenue  la  prboccupation premiére  des  habitants et  des dirigeants de
                           l'Antiquité.  Ce changement  des  mentalités aurait par le fait  même en-
                           traîne la disparition des croquis et plans primitifs dont l'utilité,  à première
                           vue, s'arrgtait  a la délimitation d'une ou de plusieurs propriétés.  On ne
                           trouvera evidemment pas ces affirmations dans les ouvrages cités plus
                           haut,  mais le cheminement prksenté peul nous faire croire qu'elles sont
                           sous-entendues.
                                 En reprenant la  (i lecture antique de la carte3' )), on constate que ce
                           genre de document était présent presque partout dans l'Empire grec. Nous
                           partageons le point de vue de Jacob sur les multiples fonctions qu'il lui
                           attribue.  II ne fait aucun doute dans notre esprit que la cane peut avoir
                           des fonctions militaire et propagandiste. Jacob va plus loin et affirme que
                           la cane est omniprésente dans la sociétd grecque, même au théàtre. Elle
                           semble donc un objet usuel. Dans cette perspective, comment peut-elle
                           alors ne s'attacher  qu'a la description de trbs vastes espaces? II devait
                           donc y avoir, encore 2 cette époque, des plans et croquis à grande 6chelle
                           qui, semble-t-il, font partie des grands oubliés de l'histoire.

                                 Si les documents originaux de l'Antiquité sont pour la plupart dis-
                           parus, au grand désarroi de Jacob, il n'en est pas de même pour les pério-
                           des subsequentes. N'y avait-il que des cartes de type T en O au Moyen
                           Àge  ou des portulans au debut de la  Renaissance? Probablement pas,
                           mais ce sont pourtant ces documents qui ont jusqu'ici  retenu l'attention
                           des chercheurs. Si plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix, il semble
                           que la principale soit une concordance kvidente entre les grands mouve-
                           ments de la civilisation occidentale et  I'idbologie qui se dégage de ces
                           cartes à petite échelle. En effet. comment ne pas voir l'influence de l'Église
                           dans les premières ou 18av&nement  des économies de marché dans les
                           secondes ?
                                 Les cartes et plans à grande échelle réapparaissent au cours des
                           périodes subséquentes. On y a fréquemment recours, notamment pour
                           démontrer l'évolution des techniques de cartographie et d'arpentage. Les
                           raisons de leur disparition et de leur réapparition ne sont  cependant ja-
                           mais expliquées. Nous n'apporterons  pas  la  réponse B  ce phénomène,
                           pour lequel nous renvoyons le lecteur B  la série  inritulke  The history of
                           canograph



                                 31. Christian JACOB (1985).
                                 32. Les deux  premiers volumes d'une  serie de six  ont  &te publi6s jusqu'a  preseni
                                               ef
                                    J. Brian HARLEY  David W000ir/~RD (dir.1 (1987) e1 119921
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