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rébellion de 1837-1 838, seront cartographiés, mais on bvitera de diffuser
                                ces documents qui pourraient réveiller les passions.

                                      L'essentiel de la production cartographique québécoise des xviiie
                                et xixe sibcles decoule donc de cinq fonctions principales. Bien souvent,
                                c'est  l'échelle  du document  qui  indique a  quelle  fonction  il répond.
                                D'ailleurs, tant pour le producteur que pour l'utilisateur, l'échelle corres-
                                pond B  un degr4 d'analyse et de connaissance du territoire. C'est pour-
                                quoi quelques prkcisions sont nécessaires quant au r81e determinant de
                                l'échelle par rapport B la fonction du document.



                                LES ÉCHELLES  DE LA CARTE

                                      Les Btudes de cartographie portent généralement  une attention
                                particulière à  1'8chelle de  la  carte,  pierre angulaire du message carto-
                                graphique. La nature de l'information et la quantité de renseignements
                                que contient un document cartographique en dépendent.

                                      Plusieurs histoires de la cartographie, notamment les ouvrages de
                                Libeault, Bagrow et Skelton, ne présentent que des cartes 2 petite échelle,
                                comme si l'mil cartographique englobait, depuis la nuit des temps, l'en-
                                semble du monde. On commence l'histoire de la cartographie en mon-
                                trant  des  croquis et des  plans quasi pr8histori~ues~~, puis on  glisse
                                subtilement. au fil de la succession des empires, aux canes du monde,
                                reflet des interrogations philosophiques qui sont l'apanage des civilisa-
                                tions grecque et  romaine. Dans les 6tudes précitées, on  caractérise la
                                cartographie de l'Antiquit4 et du Moyen Âge par des repr6sentations du
                                monde, comme celles de Ptol4rnde sous l'Empire romain. Ce chemine-
                                ment apparemment logique, sur le plan de la représentation, qui fait pas-
                                ser  le sujet  d'une  partie au  tout  ne rend pas compte d'une évolution
                                strictement cartographique, mais plutot d'une ouverture possible  de I'es-
                                prit humain sur  un univers très vaste. Quoique ce remarquable pas de
                                I'humanitk soit indéniable, les auteurs tendent a le présenter comme un
                                dépassement lkgitime des préoccupations humaines. La  lecture de ces
                                histoires de la  cartographie laisse croire que  les plans A  grande échelle
                                seraient  pour  ainsi  dire  disparus,  au  profit des  cartes  du  monde.




                                       30. D'ailleurs. II es1 curieux da constaicr qiio I'on associe souvent ces plans aux trac&
                                         effectués  par des groupes erhniques ccntemporains. que I'on nomme pdjoraii-
                                         vsrnenr  r indigenes W.  comme c'est le cas pour les peuplades polyn8siennes dans
                                         I'ouvrage de George Kisn (1 9801
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