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ennemis, qui avançoient beaucoup, surtout du cbté de la Butte à Neuveu
qui domine Québec et la campagne. On fit un recensement ghhl des vi-
vres, qui ne produisit que 18 quaTts de farine, 23 boeufs ou vaches, et
quelqu'autres denrées; dans une aussi médiocre quantité, il falloit cepen-
dant faire vivre 1200 combattants, près de 26W femmes ou enfans, et prés
de 1200 malades ou blessés. Les premiers étoient déjà réduits à un quar-
teron de pain. et .les autres à un quarteron de légumes ou bled drInde, ce
qui fit présumer qu'on ne pourroit soutenir lon@emps, mème si la ville eùt
eté bien fortifiée.
Dailleurs les habitans excidés de fatigues s'assemblèrent et firent par
écrit de justes représentations à M. de Ramezay et aux Officiers Majors,
sur leur triste situation, qiii étoit en effet aussi critique que facheuse, com-
me ils l'ont exposés eux mémes dans leur requcte rapport& à la fin de cette
relation.
Cependant l'espérance qu'on avilit eiicore qu'il pouvoit entrer quelques
secours dans la ville, nu que les a~siéeans seroietit attaqués, fit faire de
nouveaiix efforts con~tre eux, jusqu'au 17. ll1ai.s ce jour là et la veille, il dé-
serta plusieurs milicieiis, qui se réfugièrent dans les campagnes, ne voulant
pas se rendre prisoiiniers. On perdit toute espérance d'ètrc secouru, les en-
nemis faisoient des préparatifs qui aiinonçoient un assaut prochain, en
-'avancmr sous les miirs de Iri ville: rlle étoit I~attee p::r :<O, pieces (le ca-
non de 32. de hetterie. el'lc se trouvoit enfin à l'ii~itant d'ètre enlcoée de
vive fi~rce. lorsque 31. de Rainezai assembla le Conseil de Guerre auquel il
produisit les instructions de M. le Marquis de Vaiidreuil, la requête des
habitans, et après avoir niûrement exaniiné avec liii ia situation présente de
la Place à tous écardi, et la manoeuvre des vaisseaux de guerre, qui tra-
vaill<iient à venir s'enihosser vis-à-vis c!~ la ville, il arhoi-a le r1ra1:eau blanc.
et fit propo.ar les articles dc capitulatioii : il$ fiirent accelités avec qiielques
réserves. comme elles sont énoncées dans la copie qui acccmpaqe les autres
pièces. Et M. de Joanaes capitaine du Régiment de Languedoc la raprta
à huit heures du soir, pour comnuniquer à hl. de Ramezai ces réserves.
Il les ratifia, ne voyant plus aucune espératice d'ztre secouru, et la capitii-
lation fut signé de part et d'autre.
Le lendemain matin 18. lei -4nglois firent entrer des troupes dam la
ville dès l'après midi. Ils furent surpris de la trouver presque totalemciit
détruite, et les pauvres habitans qui n'avoient plus de subsistance cher-
chèrent vainenient des secours chez le vainqueur qui ne voulut en vendrt
qu'une très petite quantité au Procureur du Roy, qui en demandoit à ache-
ter pour ce peuple. Il en refusa également au commissaire des zuerres at-
taché 4 I'hopital des blessés, ce qui est constaté par le certificat du Sr
Pertliuis Procureur du Roy. et par la lettre de XI. Bernier à M. de Ra-
mezay, qui aont jointes aux autres pièces cittes dans cette relation (19;.
Le 20. les troupes et les matelots qu'on avoit gard6s dans la ville
(ur on en fut passer le plus qu'il fut passible au Camp de hl. de Vaudreuil
(181 Aiieiins des pihovr annoneCes dans la Relation comme Pnecompognant n'a 614 trouvPa
BnnerCe a,, monuserit.