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du secours pour sa deffense à hl. le Chev. de Mantreuil, major général, qui
fit entrer à Qiiéhec 5 piquets de réaimens d'environ 30 hommes chacun.
On avoit ramené en ville M. le Marquis de Montcalm qui ne mourut qiie
de lendemain à la pointe du jour de ses blessures. Et panni le mombre des
officiers qu'on pcrdit daris cette malheureuse action, on a eu beaucoup à re-
Vtter M. de Sanezerque et Fc~nbotine, lieutenants colonels. II n'a pas été
possihle de savoir exactemervt ce que cette matinée a co'té, mais on fait mm-
ter k perte des Français à 1200 hommes tués, blessés ou prisonniers, et
celles des Anglois de 1000 à 110 hommes avec leur général Wolf et le gé-
néral Muiiktoti blessi. dangereusement.
.On doit croire que cette affaire eût eu un succès favorable si hi. le
marquis de Vaudreuil eût été averti assez à tems pour secourir i'armée de
31. de Montcalm et si ce dernier général eut envoyé plutôt chercher M. de
Bouguinville qui étoit au Cap Rouge avec plus de 2000 hommes choisis,
dont les 5 compagnies de Grenadiers des mômes corps qui étaient restéç
avec 'lui, car il est certain que quelque diligence qu'ait pu faire M. de Bou,.
guincille il ne put se rendre qu'à une lieue et demi de la ville I'apr8i-midi.
Il trouva les srinemis maiires de la campagne occupés à se retrancher; ce
que M. le marquis de Vaudreuil apprit presque aussitôt que la descente. II
rassembla sur le cbamp le Coiiseil de guerrc, fit le~er k camp de Beauport
et fit les dispositioi~s iiéces~a<res pour faire défiler dans la nuit les trour~:; à
Ila Pointe aux Trembles et à sacques-Cartier à dix lieues au dessus de la
ville (où tout étoit préliaré pour I'étalilisserneut du camp général a;\ (:as
d'évènements malheureux.
M. de Bouguinville eut ordre de faire également sa retraite i St. Au-
gustin, et on établit des gardes alancées sur les chemias de St. Foy et de 1,o-
rettc. Lc spectacle de l'action, la le&e des camps, et surtout la position des
assiégés' par raport R I'im~mssibilité d'être puissamment secourus. et de
soutenir sans svbsiatance et sans defiense contre des forces supérieures,
attrista les esprits, mai's ne les rebutta pas encore !tuut à fait. M. lc Mar-
quis de Vaudreuil à qui rien n'écliape de tout ce qui devient nécessaire au
service du Roy. et ail puple qu'il gouverne avec les entrailles d'un bon
Père, jugeant de la Situation facheuse de Québec, adressa avant de partir
une ample instruction à M. de Ramezay sur la conduite ~ndant le reste du
siè~e, avec un projet de l'honoralile capitulation qu'il devoit demander dtms
uar cas forcé. de soutenir un assaiit, ou de rendre la place par quel qu'autre
motif piiissant.
Pendant toutes ces opérations, les Anglois se fortifioient du cOté de la
campagne et y avançaient. Ik s'emparèrent de I'hopital Général le 14., à
la pmnte du jour, et y tiiaintinrrrit l'üidre qu'ils y trouvèrent établi;; ils y
posèrent une garde, mais on continua d'y faire transporter de la ville les
malades et les blessés. M. de Rarnezai fit faire !e tnême jour une revue
gh'énle des Irou,pes et milices, qui lui restaient dans la ville, et des matelots
distribu& sur les batteriti. Il trouva en tout 1200 Iiommes, dont 330 seu-
lement de truupes réglécs, tant des Regimens que de da 'Colonie.
Le 15, les batteries de la ville firent un feu violent sur les travaux des