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pour vous, Monseigneur, car je ne refuse point du tout de recevoir les lettres
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; qui me seront adressées pour vous ni d'en payer le port comii?e je l'ai tou-
jours fait depuis bientôt 36 ans de toutes celles qui m'ont eté adressées des
diBerentes colonies de votre diocese sans en jamais rien repeter sur qui que
ce soit.
Toute ma peine est de ne leur avoir pas eté plus utile, mais j'ai fait ce
que j'ai pu et comine je crois que Dieu ne ni'en demandera pas davantage,
j'espère que les hommes seront égallement contents de ma bonne volonté, et
que quoiqu'ils n'en ayent pas retiré tous le:. secours que j'aurois voulu leur
procurer ils me sçauront aussi bon gré de ce que j'ai vouhi faire que du pi:u
que j'ai fait.
Il poiirra bien en.core, Monseigneur, se rencontrer quelques petites dif-
ficdtts du coté des mariages que vos dimesains passés en France voudront
y contracter.
Je ?$ai, hlonseigneur, qu'en pareille occasion le domicile de fait, et .suf-
fisammrrit acquit. siiplée à celui d'origine, mais nos evèques en Fraiice sonr
clans l'usage d'exiger des publicatiniis de bans ou une dispense à raison de
la distance des lieux pour s'assurer que la personne qui veiimt contracter est
libre et n'a fomié aucun engagenient ni promesse qui puissent le lier, et c'est
de là ?;Ionsei~neur, qu'est ni. l'usz~e na s«rit tous les caiiadiens, et autres
l~ibitans des Isles qui passent en France, d'apporter avec eux des car-
touclies ou certificats qui constatent la lilierté de leur etat. Vous ferés au
s~ir!,lui sur cçla, ?,Ionseigneur, ce que vous juxerés à propos, et dès que
vous serés rendu à la tête de votre eglise, que vous en aurés pris possession
civile'et caaonique, j'espère que VOUS voudrés bien me faire s~avoir à qui
vous aurés confié en France vos pouvoirs afin que j'y puisse renvoyer ceux
qui pourroient s'adresser à moi soit pour diniissoirc ou pour dispense [le
bans; car je ne crois pas qu'il convienne de laisser qui que ce soit dans la
peine et daiis l'embaras quand on peut I'en tirer ou I'en preserl-er.
J'espere aussi, yonseigneur, que pour ce qui vous regarde personnelle-
ment vous nbublieres pas de vous niettre en regle pour ce qui concerne les
trois petites parties de rente que vous avés s,ur la ville de Paris. et pour
cela d'envoyer une expedition en refile de votre prise de possession et une
procuration semblable au modele qui vous a eté remis en partant de France.
Peut-ètre entrai-je ici dans trop de detriil avec vous, Monseigneur, et
pour des articles sur lesquels vous n'a& besoin ni de conseils ni d'avis;
mais prenés ce que je viens d'avoir l'honneur de vous observer cotnme un
reste de zele qui ne s'eteindra qu'avec ma vie.
P'emettés, hlonseigneur, que j'assure ici M. Jacrau de ma tendre et
plus sincere vénération en priant Dieu de tout mon coeur de le conserver à
votre dimese, je fais le méme voeu pour votre conservation et je vous sup-
plie de ne jamais douter du tendre respect que je vous ai youé et avec le-
quel je ne cesserai jamais d'être, ,Alonseigneur, votre tres humMe et tres
ot>eissaut serviteur,
L'ABBE DE L'ISLEDIEU
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: A Paris ce 17 avril 1766.