Page 213 - index
P. 213

pour vous, Monseigneur, car je ne refuse point du tout de recevoir les lettres
                  .
                  ;    qui me seront adressées pour  vous ni  d'en  payer le port  comii?e je  l'ai  tou-
                       jours  fait depuis bientôt  36 ans de toutes celles qui  m'ont  eté adressées  des
                       diBerentes colonies de votre  diocese sans en jamais  rien repeter  sur qui que
                       ce soit.
                           Toute ma peine est de ne leur avoir pas  eté plus utile,  mais j'ai  fait ce
                       que j'ai  pu  et comine je  crois que Dieu ne ni'en  demandera  pas  davantage,
                       j'espère  que les hommes seront égallement contents de ma bonne volonté, et
                       que quoiqu'ils  n'en  ayent pas  retiré tous le:.  secours que j'aurois  voulu  leur
                       procurer ils me sçauront aussi bon gré de ce que j'ai  vouhi faire que du pi:u
                       que j'ai  fait.
                           Il poiirra bien en.core, Monseigneur, se rencontrer quelques petites dif-
                       ficdtts du coté des mariages que vos dimesains passés en France voudront
                       y contracter.
                           Je ?$ai, hlonseigneur, qu'en pareille occasion le domicile de fait, et .suf-
                       fisammrrit acquit.  siiplée à celui d'origine, mais nos evèques en Fraiice  sonr
                       clans l'usage d'exiger  des publicatiniis  de bans ou  une  dispense à raison  de
                       la distance des lieux pour  s'assurer que la  personne  qui veiimt  contracter  est
                       libre et n'a  fomié aucun engagenient ni promesse qui puissent le lier, et c'est
                       de là  ?;Ionsei~neur, qu'est  ni.  l'usz~e na  s«rit  tous les  caiiadiens,  et autres
                       l~ibitans des  Isles  qui  passent  en  France,  d'apporter  avec  eux  des  car-
                       touclies ou certificats qui constatent  la lilierté de leur  etat.  Vous  ferés au
                       s~ir!,lui sur  cçla,  ?,Ionseigneur, ce  que  vous  juxerés  à  propos,  et  dès  que
                       vous serés rendu à la tête de votre eglise, que vous en aurés pris possession
                       civile'et caaonique, j'espère  que  VOUS  voudrés bien  me faire s~avoir à qui
                       vous aurés confié en France vos pouvoirs afin que j'y  puisse renvoyer  ceux
                       qui  pourroient  s'adresser  à  moi  soit  pour  diniissoirc  ou  pour  dispense [le
                       bans; car je  ne crois  pas  qu'il  convienne  de laisser qui que ce soit dans la
                       peine et daiis l'embaras quand on peut  I'en  tirer ou  I'en  preserl-er.
                           J'espere  aussi, yonseigneur, que pour ce qui vous regarde personnelle-
                       ment vous nbublieres pas de vous niettre en  regle pour ce qui concerne les
                       trois  petites  parties  de  rente que  vous  avés  s,ur la  ville  de  Paris.  et  pour
                       cela d'envoyer une expedition en  refile de votre  prise  de possession  et une
                       procuration  semblable au modele qui vous a eté remis en partant  de France.
                           Peut-ètre entrai-je ici dans trop de detriil avec vous,  Monseigneur, et
                       pour  des articles  sur lesquels  vous  n'a&  besoin  ni  de conseils  ni  d'avis;
                       mais prenés ce que je  viens d'avoir  l'honneur de vous observer  cotnme  un
                       reste de zele qui ne s'eteindra qu'avec ma vie.
                           P'emettés, hlonseigneur,  que  j'assure  ici  M. Jacrau  de ma tendre  et
                       plus sincere vénération en  priant Dieu de tout mon coeur de le conserver à
                       votre dimese,  je  fais le méme voeu pour votre conservation et je  vous sup-
                       plie de ne  jamais  douter du tendre respect que je  vous ai  youé et avec le-
                       quel  je  ne cesserai  jamais  d'être, ,Alonseigneur,  votre tres humMe et tres
                       ot>eissaut serviteur,
                                                         L'ABBE DE L'ISLEDIEU
                  5
                  :    A Paris ce 17 avril 1766.
   208   209   210   211   212   213   214   215   216   217   218