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Donc, il appert que la majorité des requêtes des habitants
de la Haute et de la Basse-ville proviennent d'individus, et
surtout d'Anglais. Cette tendance de la part des Anglais, Z
s'adresser directement aux conseillers de la ville, s'est
probablement répandue pendant l'administration des Juges de Paix
(1764-1833). Ce sont les Anglais qui, par leur langue, leurs
occupations et lieux de rgsidence, s'approchent le plus des
Juges de Paix.
Les services de la municipalité démontrent aussi cette
stratification. D'abord, il y a une mauvaise rgpartition dans
l'emploi des fonds perçus: c'est la Haute et la Basse-ville
qui béngficient le plus des services municipaux. Les vieux
quartiers sont les secteurs le mieux pavés, éclairés, drainés,
et qui jouissent du meilleur service de protection contre les
incendies. Les nombreuses pétitions et requêtes des habitants
des faubourgs, d'abord aux Juges de Paix et ensuite à l'Assemblée
Législative, le dernontrent. On se plaint régulierement qu'on
contribue à la caisse publique, mais que l'argent est employé
plutôt pour améliorer les rues des vieux quartiers.
En 1850, alors que les faubourgs sont beaucoup plus grands
que les vieux quartiers, la répartition des lampes à gaz se fait
comme suit: Haute-ville, 72 lampes; Basse-ville, 103 lampes,
Saint-Jean, 26 lampes; Saint-Roch, 19 lampes (55). La situation
des marchés à Qu&bec est aussi significative. En effet, avant
1825, les marchés sont situés dans les vieux quartiers. Le
marché Berthelot au faubourg Saint-Jean ne sera ouvert qd'en
1825 et n'aura unehalle qu'en 1865. Le marché du faubourg Saint-
Roch sera ouvert seulement en 1856 (56).
En somme, il appert que la ville de Québec, au début du
XIXe siècle et surtout entre 1808 et 1827, connaPt son essor
le plus remarquable. Celui-ci est dû à plusieurs facteurs parmi
lesquels une conjoncture économique et la scène politique