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et  ouvriers;  au  sud,  en  direction de la Citadelle, une forte
                proportion de professionnels et de militaires établissent leur

                résidence.  Après 1832, ce dernier secteur recevra aussi de
                nombreux marchands nantis.  La Basse-ville est le quartier des
                marchands,  des  aubergistes et des ouvriers du port.  Ces der-
                niers demeurent surtout sur la rue Champlain.  Après 1832,  de

                nombreux  immigrants irlandais remplaceront les marchands qui,
                apeurés par le choléra, gmigrent  en Haute-ville.  Entre 1805 et
                1830,  on voit pour La première fois,  le développement  à  Québec
                d'un quartier  presque uniquement ouvrier.  Saint-Roch est le

                faubourg ouvrier de Québec:  la plupart des journaliers  et
                beaucoup d'artisans y habitent.  Il y a un manque évident de
                professionnels et de marchands.  Le faubourg Saint-Jean se

                trouve divisé entre les ouvriers des chantiers de Saint-Roch,
                qui habitent entre la  rue  Saint-Jean et le côteau Sainte-
                Geneviève, et les marchands, professionnels et artisans qui
                tentent de s'approcher du chemin Saint-Louis.  Ce dernier est
                l'une des voies préférées des  riches  marchands et  professionnels

                qui s'y établissent dans de grandes villas avec jardins maraîchers.

                    Saint-Roch est le quartier où les spécificités occupation-
                nelles sont les plus nettes.  Les autres quartiers semblent avoir
                des divisions internes  non moins  claires à  l'époque, mais plus

                difficiles à  cerner aujourd'hui, sans une analyse détaillée des
                sources montrant les occupations et les lieux de résidence des
                diverses populations.  Une telle analyse nous montrerait qu'il

                y a même des  noyaux de  groupes sociaux autour  de  certaines rues.
                    Cette ségrégation spatiale de  la société est d'autant  plus

                évidente  quand on regarde la nature des maisons dans la ville.
                Les maisons de la Basse-ville et de la Haute-ville,  selon une
                analyse de 480 marchés de construction entre 1800  et  1840,  ont

                des dimensions supérieures à  celles des faubourgs.  En Basse-
                ville par exemple, les maisons ont en moyenne une  superficie de
                900 pieds carrés, alors que dans les faubourgs elles n'ont
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