Page 7 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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                                                    INTRODUCTION



                           Depuis ses origines, l'gglise a apporté un soin jaloux  à la conservation et à la
                        transmission des faits et gestes de son Seigneur comme des siens propres. Elle le fit
                        d'abord oralement puis par d'autres modes, notamment par les documents écrits dont
                        le Nouveau Testament est certes le plus éloquent témoignage.


                           Se préoccupant de cette riche documentation, la Commission pontificale pour les
                        biens culturels de l'tglise déclarait en 1997:

                           a  Les archives  ecclésiastiques,  qui  conservent  une  documentation  authentique  et
                           spontanée sur les personnes et les événements, sont les gardiennes de la mémoire
                           historique de l'Église et manifestent ainsi son sens de la Tradition [... Elles] constituent
                           la  source  primordiale  et  indispensable  à  toute  histoire  des  expressions  et  des
                           manifestations variées de la vie religieuse et de la charité chrétienne. »'

                            église de la Nouvelle-France a manifesté, dès ses origines, ce même souci de
                        conservation et de transmission, comme en témoignent les archives et registres des
                        premiers missionnaires et des diverses congrégations religieuses. Le mérite d'avoir
                        établi une législation en bonne et due forme relative aux archives paroissiales revient
                        cependant a Mgr Jean-Baptiste de Saint-Vallier, deuxiéme éveque de Québec, dans
                        son Rituel du diocèse de Québec:

                           « Nous jugeons a propos d'ordonner (afin de prendre le moyen que nous croyons le
                           meilleur & le plus efficace pour conserver les biens des Eglises), qu'A la diljgence des
                           Curez & des Marguilliers, il sera fait dans chaque Paroisse, un Inventaire des biens
                           meubles et immeubles, Papiers, Fondations &Titres appartenant tan! a la Fabriquequ'a
                           la Cure, dont une copie collationnée sera apportée dans le Trésor de notre Maison
                           Episcopale au premier Synode, qui se fera aprés la publication de ce Rituel, & que
                           I'Original avec les papiers de la Fabrique seront tenus dans un coffre, qui fermera a
                           deux clefs; dont le Cure en gardera une 8 l'ancien Marguillier l'autre. Ledit coffre sera
                           mis dans tel lieu de I1Cglise, ou Sacristie, que le Curé jugera le plus commode & le plus
                           sûr. On ne tirera rien du coffre sans y  mettre un Récipissé en bonne forme,  sur  le
                           Registre destiné B écrire ce qu'on en retirera. B~
                           Bien d'autres prescriptions sont venues s'ajouter à ces orientations initiales pour
                       faire face aux problémes concrets de conservation des archives paroissiales, comme
                        le feu, le vol ou la négligence.  Elles ont ainsi assuré la transmission d'une richesse
                        patrimoniale  exceptionnelle  et  généralement  bien  conservée  que  l'historien
                       d'aujourd'hui peut encore consulter dans nos presbytéres.



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                           Commission pontificale pour les biens culturels de  l'Église.  La  fonction pastorale des archives
                           ecc/&sjastiques.  Cité du Vatican, 2  fevrier 1997, no 7 .l . Ce document a MC  reproduit dans  La
                           Documentation catholigue. ND 21 63, 6 juillet 1997, p. 610-620.

                           Ritueldu diocèse de Qu&becpub/i&par rordre de ~onse~gneur l'Évêque de Québec, [2'  édi tionl,
                           Paris, Simon Langlois, 1703, p. 629-630.
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